Nouvelle attaque du pape François contre la « tradition » : il dénonce « la centralité mal comprise de la liturgie »

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Lors de son audience de mercredi, au cours de laquelle il a cédé la parole à un monseigneur de la Secrétairerie d’Etat pour lire sa catéchèse en raison d’une fatigue persistante après sa récente inflammation pulmonaire, le pape François a une nouvelle fois attaqué la « tradition », « la répétition de ce que l’on fait toujours », comme de nature à entraver la « créativité » du Saint-Esprit pour annoncer Jésus-Christ. Il a même dénoncé « un sens mal compris de la centralité de la liturgie ».

Cette dernière phrase est pour le moins surprenante, car on voit mal comment la centralité de messe, renouvellement non sanglant du Sacrifice rédempteur du Christ, sommet de la prière liturgique de l’Eglise, pourrait être « mal comprise ». Il ne peut y avoir rien de plus grand, de plus essentiel, de plus nécessaire ici-bas que cette action de Notre Seigneur Jésus-Christ lui-même, réalisée à chaque consécration par tous les prêtres du monde agissant in persona Christi pour rendre gloire à Dieu et obtenir le salut des âmes.

 

La centralité de la liturgie face à la « créativité pastorale »

La « créativité » pastorale que le pape attribue à Jésus et à « l’Esprit » serait en quelque sorte contredite par la doctrine : « Le Seigneur ne nous a pas laissé des fiches de théologie ou un manuel de pastorale à appliquer, mais le Saint-Esprit qui suscite la mission. » Certes. Mais de là à déprécier la sagesse fidèle et millénaire de l’Eglise avec la liturgie, et surtout la messe en son cœur, il y a un pas.

Le pape a fait dire : « A notre époque, qui n’est pas propice à une vision religieuse de la vie et où l’annonce est devenue en divers endroits plus difficile, plus fatigante et apparemment infructueuse, la tentation peut se faire jour de renoncer au service pastoral. Peut-être se réfugie-t-on dans des zones de sécurité, comme la répétition habituelle de ce qu’on fait toujours, ou dans les appels séduisants d’une spiritualité intimiste, ou même dans un sens mal compris de la centralité de la liturgie. Ce sont des tentations qui se déguisent en fidélité à la tradition, mais souvent, plutôt que des réponses à l’Esprit, ce sont des réactions à l’insatisfaction personnelle. »

 

La nouvelle attaque du pape François contre la tradition

« Insatisfaction personnelle », l’élan qui pousse les contemplatifs à répondre à Dieu pour lui adresser, loin du monde, le culte quotidien des Heures traditionnelles de l’Eglise ? Le moine-prêtre se réfugierait-il dans une « zone de sécurité » en offrant jour après jour le Saint Sacrifice, acte central de sa vie cachée ?

On sait le désamour du pape pour la messe traditionnelle exprimé dans Traditionis custodes ; elle est par excellence la « répétition habituelle de ce qu’on fait toujours ». Elle attire pourtant, évangélise, appelle tant de jeunes à redécouvrir la foi ou à demander le baptême. Si « notre époque n’est pas propice à une vision religieuse de la vie », c’est aussi parce que l’Eglise a tant renoncé à la présenter dans sa splendeur.

 

Jeanne Smits