Des discussions sont en cours à Bruxelles où des fonctionnaires de l’Union européenne envisagent d’imposer des mesures de sécurité contraignantes dans les gares de l’UE, spécialement pour les lignes à très grande vitesse. L’UE s’arrogerait ainsi le droit de fixer les normes de sécurité dans les gares, dans la foulée de l’attentat d’Arras dans le train Amsterdam-Paris, au détriment des pays de l’Union qui conservent pour l’heure cette compétence. Tout est bon pour faire progresser l’emprise de Bruxelles, à tous les niveaux.
Les opérateurs du rail pourraient se voir imposer la mise en place de caméras de surveillance dans tous les wagons ; les gares accueillant les TGV et autres Thalys devraient même prévoir des scanners corporels pour filtrer tous les passagers voulant monter à bord.
La Commission de Bruxelles veut faire des normes de sécurité dans les gares une compétence européenne
C’est la transposition dans le domaine ferroviaire des normes de sécurité déjà en vigueur dans le domaine maritime et aérien depuis les attentats du 11 septembre, par lesquelles chaque voyageur est considéré comme un terroriste en puissance et se voit confisquer le moindre ciseau à ongles ou flacon de gel-douche de plus de 100 ml…
Ayoub El Khazzani, l’attaquant du TGV, n’était pas seulement armé d’une Kalashnikov, d’un pistolet Luger, de munitions en quantité et d’une bouteille de pétrole : il était surtout fiché comme musulman radical dans un contexte où un tel fichage n’empêche pas véritablement de se déplacer à son gré.
Si les (coûteuses) nouvelles normes souhaitées par Bruxelles et encouragées par David Cameron, partisan de la mise en commun des données de voyageurs, entrent en vigueur après approbation par les ministres des Transports des 28 qui en discuteront en novembre, ce sont tous les passagers qui seront exposés à la surveillance. Soit par contrôles systématiques, soit par « sondages » au hasard permettant de passer aux détecteurs les bagages et les personnes, notamment par des scanners spécialisés capables de détecter les charges de plastique.
L’attaque contre le Thalys sert de prétexte à l’accroissement de l’emprise de l’UE
On visera en priorité les trains à grande vitesse qui constituent une cible plus « sexy » que les trains de banlieue selon un fonctionnaire de Bruxelles : les pays de l’UE conserveraient ainsi la compétence de protéger leur trafic classique ou suburbain. Les attentats de Madrid ? Une affaire domestique…
Mais la Commission européenne a d’autres projets en tête. Les départements de la Recherche et des Affaires intérieures du « gouvernement » européen finance actuellement des recherches sur de nouvelles technologies de surveillance dans les transports – tels des scanners muraux capables de détecter des armes sur les passants dans les couloirs de métro.