L’AFP nous apprend des choses bien intéressantes sur l’attentat de Manchester, qui illustrent le vide occidental face au danger terroriste, et le cynisme des gouvernements. Après les 22 morts et les nombreux blessés de l’autre soir, le premier ministre Theresa May a augmenté le niveau d’alerte terroriste de grave à critique, puis elle a suspendu la campagne électorale. Il n’y a pas de mal à se faire du bien sur le dos des victimes.
L’assassin présumé se nommerait Salman Abedi, c’est un citoyen britannique né à Manchester de parents libyens qui ont fui le régime de Muhammad Kadhafi. Ni le 10 de la rue Downing Street, ni l’Union européen n’en ont tiré de conclusion sur le danger que font peser sur l’Europe l’immigration, la politique migratoire et le droit d’asile abusivement étendu. Le garçon était discret et réservé, c’est tout ce dont on se souvient.
Le public occidental solidaire après l’attentat de Manchester
Les médias ont noté avec leur sagacité habituelle qu’un attentat à la bombe fait couler du sang et provoque de la panique. Ils ont vu des papas transporter des petites filles en pleurs et des gens se bousculer dans un escalier. Mais ils ont loué la solidarité qui anime le public occidental face au danger terroriste. On a vu des taxis gratuits, des cafés offerts ; des gens ont accroché des messages aux réverbères en allumant des bougies. Le reste du monde occidental s’est associé à la peine de Manchester. La Tour Eiffel s’est éteinte à minuit en hommage aux victimes.
Face au danger terroriste, le vide intellectuel
Notre nouveau ministre de l’intérieur, le lyonnais Gérard Collomb, a prononcé une phrase qui semblait taillée dans un tablier de sapeur Camembert : « C’est une fois de plus la jeunesse, nos modes de vie, notre culture, qui ont été attaqués ». Notre jeunesse dont le taux de suicide croît régulièrement et qui s’amasse en concert pour combler le vide dont on l’abreuve. Notre jeunesse qui, face au danger que sèment les tueurs qui la massacrent en masse, a manifesté à Manchester sous des pancartes Peace and love against terrorism. Rien à signaler de plus, rien à ajouter. L’Europe ne meurt pas d’autre chose que de son propre vide.