Il s’en est fallu d’un rien, d’un pouce, peut-être même de l’absence d’un petit souffle de vent – s’il faut en croire des amateurs du calcul balistique qui ont fait leurs comptes sur les réseaux sociaux – pour que Donald Trump ne s’effondre frappé d’une balle en pleine tête, samedi, lors d’un meeting électoral à Butler, Pennsylvania. A terre, l’oreille ensanglantée, l’ancien président des Etats-Unis avait toutes les raisons d’être en état de choc. Mais non : alors que les agents des « services secrets » tentaient de l’évacuer, il s’est dressé en criant : « Wait ! Wait ! » (« Attendez, attendez ! »). Puis, le poing levé, regard et mâchoire volontaires, il lança à la foule : « Fight ! Fight ! Fight ! » – « Battons-nous ! »… Avant de se laisser mettre à l’abri, notamment par des agentes des services secrets, désorientées et affolées. Elles font partie des 30 % de femmes que la directrice des dits, Kimberly Cheatle, veut voir dans le service d’ici à 2030. C’est une sectatrice de la DEI (diversité, équité, inclusion).
Ses hommes (et femmes) vont faire l’objet d’une « enquête indépendante », a promis Joe Biden samedi soir, tant sont nombreuses les questions qui se posent alors que son rival n’a échappé que par miracle à un attentat meurtrier. Attentat en tous cas tragique, puisqu’en dehors du sniper et tueur présumé auteur de plusieurs coups de feu, Thomas Matthew Crooks, abattu aussitôt qu’il eût tiré, un ancien pompier est mort d’une balle dans la tête alors qu’il s’était jeté devant sa femme et ses deux filles pour les protéger. Deux autres membres du public furent grièvement blessés.
« Fight, fight, fight ! »
Négligence des services secrets ? Incompétence ? Complicité ? Alors que le camp démocrate (mais pas seulement, car il s’agit en fait de toutes les forces les plus mondialistes de tous les camps) avait tout à gagner de la disparition de Trump, surtout depuis que le déclin neurologique de Biden éclate aux yeux du monde, les théories du complot se sont déjà répandues sur la toile. Les services secrets se défendent d’avoir refusé la protection supplémentaire réclamée depuis des mois par la campagne Trump ; mais des sources « proches » de son entourage ont confirmé que la protection du candidat à la Maison Blanche était « inadéquate », sans commune mesure avec celle offerte à Biden, alors même que Trump a été président des Etats-Unis.
Mais pour une fois, il n’a pas été possible de nier que de graves dysfonctionnements ont eu lieu. Un reporter de la BBC a interrogé un témoin qui jure avoir vu, à une quinzaine de mètres de l’endroit où il s’était approché depuis les alentours pour entendre le discours de campagne, un homme grimper sur le toit armé d’un fusil, moins de dix minutes avant que Trump ne soit visé, et avoir crié de manière répétée vers les services secrets postés sur d’autres toits et qui le voyaient, tout en montrant clairement du doigt ce toit dont le versant n’était pas visible depuis l’enceinte même du meeting. Le témoin disait son incompréhension totale : pourquoi ce toit à moins de 140 mètres de l’estrade n’était-il pas gardé ? Pourquoi Trump n’a-t-il pas été immédiatement exfiltré, dès que la menace était connue ?
Un autre spectateur qui, lui, assistait au meeting, raconte aussi qu’au moment où le sniper présumé est devenu visible, il s’est déplacé pour avertir les forces de l’ordre. C’est là que les coups de feu ont retenti.
L’attentat contre Trump suscite de nombreuses questions
Plus étonnant encore : d’après l’Associated Press citée par un média public américain, ayant été averties de manière semblable, les forces de l’ordre locales ont envoyé un des leurs confronter le sniper sur le toit. Celui-ci l’a mis en joue. Le policier a battu en retraite, et aussitôt, les tirs sur Trump ont eu lieu.
Une chose est évidente pour Bernie Kerik, commissaire de la police de New York à la retraite : la surveillance de cet angle d’attaque a été insuffisante, et surtout la communication entre différents services présents sur le terrain totalement défaillante. Y a-t-il eu autre chose ? Qui était donc ce gamin de 20 ans abattu par les forces de l’ordre, dont tout indique qu’il est l’auteur des coups de feu ? On le saura, peut-être, un jour. En attendant, la vidéo la plus complète de l’événement de ces minutes critiques est visible ici, avec des images de Crooks embusqué et de Trump qui se relève, d’abord visiblement sonné, puis combatif.
Trump : un miracle qui jouera en sa faveur à l’heure du vote
Donald Trump vient de remporter l’élection, titrait aussitôt un média de droite en ligne. « Il a pris une balle pour l’Amérique ! », disent ses partisans, de plus en plus nombreux. Et il a évité « l’impensable » en bougeant la tête au moment critique, mais comme il l’a dit : « C’est Dieu seul qui a empêché l’impensable de se produire. » Et d’appeler les Américains à « ne pas laisser le Mal l’Emporter », comme il l’a écrit sur les réseaux sociaux.
La presse « progressiste » aux US a traité l’attentat d’une manière révélatrice : « Trump évacué d’urgence de son podium après de gros bruits lors d’une réunion », titrait le Washington Post, qui a attendu une heure pour modifier son accroche. CNN a fait pire, titrant : « Le Secret Service évacue d’urgence Trump de son podium après qu’il a chuté lors d’un rassemblement. » Le FBI a tout de même fini par parler d’une tentative d’assassinat.
Il a survécu. Et lundi, la juge Aileen Cannon a rejeté les poursuites qui le visent dans l’affaire des documents classifiés, donnant raison à Trump qui avait argué que le procureur ayant engagé les poursuites, Jack Smith, avait été illégalement nommé et que son bureau avait été improprement financé par le Département de la Justice. Trump lui-même assure avoir appris que ce dernier, par ordre de Biden, laissera tomber les deux autres poursuites en cours contre lui, et que Biden s’était révélé « très gentil » lors d’une conversation téléphonique entre les deux hommes à la suite de l’attentat manqué. Trump se concentrera sur « l’unité » du pays dans ses prochains discours, a-t-il promis, alors qu’il attend sa nomination officielle comme candidat républicain ce jeudi.