Le président des Etats-Unis, s’adressant mardi soir au Congrès pour le traditionnel discours annuel sur l’état de l’Union, a réagi aux récents attentats islamistes (il n’a évidemment pas employé le mot, et encore moins celui d’« islamiques ») en dénonçant à la fois l’antisémitisme et les « stéréotypes sur les musulmans ». Barack Obama reste obstinément dans le cadre fixé par la pensée unique et globale pour sauvegarder le principe du relativisme.
Que l’antisémitisme actuel – et sanglant, à Paris – ait sa source dans le conflit multimillénaire entre Israélites et Philistins, voilà qui n’est pas dit, en revanche.
Combattre les stéréotypes liés aux attentats islamistes
Les actes terroristes, les attentats liés à l’islam ont émaillé l’actualité de cette dernière année, tout comme les progrès de l’Etat islamique et les atrocités de Boko Haram. Il lui a donc bien fallu parler de ces conflits. Sans honte, et malgré le chaos installé sous l’égide des Etats-Unis au Proche-Orient, Obama a promis que la coalition dirigée par son pays viendrait à bout de l’« ISIL ». « Cet effort prendra du temps. Mais nous réussirons. » Et d’appeler le Congrès à prendre une résolution « autorisant l’usage de la force contre “ISIL” » – en clair, l’Etat islamique.
Mais justement, le mot « islamique » est là aussi évité. On peut comprendre qu’au nom de la paix et de la justice, un chef d’Etat invite chacun à ne pas confondre tout musulman avec un terroriste. Mais cette prudence et cette justice à l’égard des personnes a fini par interdire l’examen critique de l’islam lui-même par rapport aux critères de justice et de vérité : tel est le véritable péché de notre temps qui nous est imposé depuis les sommets du pouvoir.
Les musulmans et l’islam sont pacifiques !
« En tant qu’Américains, nous respectons la dignité humaine (…). C’est pour cela que nous nous exprimons contre la résurgence déplorable de l’antisémitisme dans certaines parties du monde. C’est pourquoi nous continuons de rejeter les stéréotypes insultants contre des musulmans, dont la grande majorité partage notre engagement pour la paix », a martelé le président Obama.
Obama fait de la « com »
Les Etats-Unis, a-t-il répété, sont au service de la paix. « C’est pour cette raison que j’ai interdit la torture et que j’ai travaillé pour faire en sorte que l’utilisation de nouvelles technologies comme les drones soit bien encadrée (…) C’est pour cela que nous défendons la liberté d’expression, que nous défendons les prisonniers politiques et que nous condamnons la persécution des femmes, des minorités religieuses ou des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles ou transgenres. »
Que les LGBT soient défendus aux Etats-Unis, cela ne fait pas de doute sous l’administration Obama. Que la torture y ait été éradiquée, que les libertés soient respectées par une NSA dont on découvre chaque jour davantage les abus et l’énorme pouvoir, voilà qui pose question. Le discours sur l’état de l’Union se révèle décidément tel qu’il est : une opération de communication.