Les récents attentats terroristes de Paris qui ont fait 129 victimes et plus de 390 blessés soulèvent un vent de protestation chez les Républicains. Ils exigent en effet que l’administration Obama mette immédiatement fin à son plan d’accueil des réfugiés syriens, craignant que le flot d’immigrants ne soit infiltré par des terroristes, comme l’a montré le début de l’enquête française, l’un des terroristes ayant un passeport syrien. Les Républicains sont d’autant plus opposés à cette politique que les immigrants déjà accueillis sont prioritairement orientés vers des États dirigés par des gouverneurs républicains.
Accueil des réfugiés syriens : les Américains demandent la sécurité d’abord
L’argument phare des opposants à une immigration irréfléchie et non discriminatoire est celui de la sécurité nationale. Il est hors de question de transiger avec ce principe, estime ainsi le gouverneur de l’Alabama, qui ne veut pas endosser la responsabilité d’avoir exposé ses concitoyens à quelque agression que ce soit du fait d’immigrants non consciencieusement filtrés. De plus en plus de gouverneurs républicains, mais pas uniquement, rejoignent cet avis et grossissent les rangs de l’opposition à un plus large accueil de réfugiés.
Le Secrétaire d’État américain, John Kerry, n’a pas hésité à relayer la volonté du président Obama d’augmenter très significativement le nombre de réfugiés à accueillir, particulièrement des Syriens : « Nous allons en accueillir au moins 85.000 […] dont 10.000 Syriens et nous irons jusqu’à 100.000, voire davantage l’année prochaine. » Un candidat démocrate, ancien gouverneur du Maryland, Martin O’Malley, est même allé jusqu’à proposer d’accueillir 65.000 Syriens. À cette fin, les États-Unis ouvriront des centres de traitement des demandes d’asile à Erbil en Iraq d’ici à la fin de l’année, ainsi qu’au Liban, début 2016.
Le plan d’accueil de l’administration Obama provoque l’opposition à la suite des attentats de Paris
Face à un tel entêtement, les tenants de l’arrêt de cet accueil irraisonné pointent du doigt les difficultés de l’Union européenne quant à la sécurisation de ses frontières extérieures et les mesures draconiennes que Viktor Orban a prises pour endiguer le flot d’immigrants qui envahissaient son pays, la Hongrie, alors que les gouvernants de l’UE approuvaient l’accueil et le principe de répartition de 120.000 réfugiés le 22 septembre dernier.
C’est la raison pour laquelle les Républicains, mais également certains Démocrates « dissidents » exigent la mise en place d’un processus de filtrage extrêmement strict des candidats à l’immigration aux États-Unis, incluant recherches biométriques, comparaison d’empreintes digitales, enquêtes et entretiens de moralité, etc. afin de s’assurer qu’ils ne posent aucun risque pour le pays en termes de sécurité.
A l’heure où l’effroi saisit encore la population française après les attentats de vendredi soir, d’aucuns souhaiteraient entendre de telles voix s’élever en France afin de tirer raisonnablement la sonnette d’alarme d’un train de migration devenu fou. Les rails sont déposés, mais la locomotive est lancée à pleine vitesse, prête à dérailler irrémédiablement.