C’est la nouvelle marotte des militants du droit de l’enfant en Australie : avant de changer leurs couches, il faudra désormais demander la permission aux bébés. Ça leur évitera de graves traumatismes plus tard.
Les bébés australiens ont de la chance. Des associations d’intellectuels juristes s’occupent d’eux « depuis leur naissance ». Elles les scrutent, elles les analysent, elles conjecturent leurs sentiments, elles évaluent leurs états d’âme, de manière à codifier leurs droits dès leurs premiers langes. Ces intellectuels attentionnés sont ce qu’on appelle en pays anglo-saxon liberal ou radical, c’est-à-dire extrémistes de gauche. Leur dada révolutionnaire est aujourd’hui le « droit du consentement », c’est-à-dire qu’ils entendent imposer à la société qu’elle se soumette en tout au consentement des enfants. En attendant naturellement d’en venir au baptême et au catéchisme, qui devront recevoir l’assentiment des mouflets.
Pour changer l’Australie, changer les bébés
Un principe aussi abolu devait avoir des applications brillantes, et c’est le cas. Une merveilleuse psychologue aux cheveux roses est apparue à la télévision australienne pour expliquer aux populations à évangéliser qu’il faut désormais demander aux bébés la permission avant de changer leurs couches. Entendez-la bien, elle n’est pas naïve, elle ne prétend pas qu’il faille attendre une permission explicite, par une phrase bien formée. La consentment law doit pouvoir s’appliquer au nourrisson de trois mois incapable de parler, littéralement infans. Il faut donc que le parent 1, ou le parent 2, ne soyons pas sexiste, ou leur mandataire, observe le langage corporel du bébé, ou qu’un échange de regards significatif ait lieu pour que l’on soit bien sûr que l’assentiment a été donné.
Ne vous demandez pas d’où elle tient cette couche !
Après quoi, on peut défaire la couche, essuyer ce qu’il y a à essuyer. Enfin, je crois. Je n’ai pas assisté personnellement à un cours de droit du consentement des bébés et du changement des couches. Peut-être faut-il demander au bébé, par eye contact ou étude de son body language, des permissions intermédiaires. Permission de crème ? OK Permission de talc ? No ! La chose n’est pas évidente. Chacun son métabolisme, son humeur, son idiosyncrasie, sa liberté en somme. Ce qui implique sa liberté d’aimer nager dans le caca et de ne pas vouloir qu’on change ses couches. Une qui n’a pas demandé la permission d’être nouille, c’est la militante aux cheveux roses. Les gauchistes, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît.