Sommet de l’avenir : l’ONU prépare le gouvernement mondial

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Plus de cent trente chefs d’Etat ou de gouvernement sont attendus au Sommet de l’avenir de l’ONU qui se tiendra dans quelques jours à New York. Ce n’est pas seulement un grand raout mondial, mais l’occasion pour les mondialistes de faire avancer de manière significative leur projet de gouvernance mondiale. En même temps, d’ailleurs, a commencé le 18 septembre une « semaine (sic) européenne du développement durable » qui durera jusqu’au 8 octobre. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a préparé l’opinion par des déclarations alarmistes qui doivent conduire, selon lui, à une grande réforme de l’ONU qui en ferait l’embryon d’un vrai pouvoir mondial. Il est significatif que les présidents Biden, des Etats-Unis, et Lula, du Brésil aient, dans des messages vidéo, appuyé sa demande. La révolution mondialiste estime le moment venu de lancer l’humanité, aiguillonnée par la peur de menaces systémiques, sur la voie d’une solution supranationale.

 

Sommet de l’avenir : un moment solennel pour l’ONU

Le Secrétaire général de l’ONU a pris un ton solennel pour prononcer un « message primordial » juste avant le Sommet de l’avenir, alors que les discussions préparatoires s’achèvent. Il a lancé « un appel aux Etats membres à un esprit de compromis ». Pour refonder une « ONU surmultipliée ». Pourquoi ? Parce que « nos institutions ne peuvent tout simplement pas suivre le rythme », alors que « les crises interagissent et se nourrissent les unes des autres ». Rien ne va plus : « La pauvreté et la colère atteignent une ligne rouge, les Objectifs de développement durable (ODD) ont glissé hors de notre atteinte. Nous n’avons plus de réponse efficace aux nouvelles menaces ni à celles qui existent. » Antonio Guterres a passé en revue tous les problèmes systémiques qui terrorisent l’humanité, la guerre, en Ukraine, à Gaza, ailleurs, le « changement climatique », les inégalités, la dette et le « développement incontrôlable de nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle ». Conclusion : « Les défis internationaux évoluent plus vite que notre capacité à les résoudre. »

 

Un système mondial de gouvernement totalement « inadapté »

Une fois les esprits mis en condition par cette description apocalyptique vient la solution proposée : une grande réforme de l’ONU qui la mettrait à même de servir de gouvernail à l’humanité. Le système international est aujourd’hui « totalement inadapté », de sorte que « les défis du XXIe siècle nécessitent des mécanismes de résolution de problèmes plus efficaces, en réseau et inclusifs. (…) Les graves déséquilibres de pouvoir au sein des institutions mondiales doivent être ajustés et mis à jour, et nos institutions doivent s’appuyer sur l’expertise et la représentation de toute l’humanité » .Traduit en français, cela veut dire réduire la souveraineté des nations pour accroître les compétences de l’ONU d’une part, réformer celle-ci de l’autre afin de réduire le poids du Nord et d’accroître celui du Sud et des pays émergents, en changeant notamment le Conseil de Sécurité. Et s’appuyer sur des « experts », soigneusement sélectionnés et grassement payés, serviteurs stipendiés de leurs maîtres dont on a vu le rôle lors de l’épisode du covid et dans le discours sur l’effet de serre. Selon Guterres, le travail de préparation du Sommet de l’avenir a permis de rédiger « le texte le plus fort sur la réforme du Conseil de sécurité depuis une génération – et l’étape la plus concrète vers l’élargissement du Conseil depuis 1963 ».

 

Lula et Biden veulent élargir le Conseil de Sécurité de l’ONU

De quoi s’agit-il exactement ? De l’entrée de pays émergents ? Du retrait de la France au profit d’un siège UE ? Réponse lors du Sommet. Dans son message vidéo, le président du Brésil Lula a montré le bout de l’oreille : « Les habits taillés en 1945 ne nous vont plus. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit s’étendre, aussi bien pour les membres permanents que pour les non-permanents. » Et il a ajouté : « Nous parlons depuis plus de vingt ans de gouvernement mondial. On tourne en rond. Le temps d’agir est venu. Le Brésil a donné un nouvel élan à la réforme de la gouvernance mondiale lors de la présidence du G20 qu’il a prise, mais le débat doit se mener aussi à l’ONU. » Joe Biden a parlé dans le même sens dans son message, préconisant lui aussi une ONU plus souveraine et un Conseil de sécurité élargi : « Nous continuons à pousser pour une ONU plus puissante et plus efficace, et pour étendre et réformer le conseil de sécurité, et nous voulons atteindre les objectifs de développement durable, de sorte que les peuples puissent vivre dans la dignité. »

 

Un sommet pour donner des moyens au totalitarisme en marche

Fort de ces appuis, Antonio Guterres a rappelé les trois textes majeurs préparés par l’ONU pour le Sommet de l’avenir, la Déclaration sur les générations futures, le Pacte numérique mondial et le Pacte pour l’avenir, appelant les Etats membres à s’entendre pour qu’ils « franchissent la ligne d’arrivée ». Et de détailler : « Nous avons besoin d’une solidarité mondiale aujourd’hui et avec les générations à venir, une meilleure direction sur les questions critiques d’intérêt mondial, et une ONU surmultipliée pour répondre aux défis d’une nouvelle ère. » En particulier, « nous avons besoin de réformer l’architecture financière de la planète pour qu’elle s’adapte à l’économie globale ». Sans oublier un règlement de la coopération numérique entre Etats, entreprises et particuliers, visant à soumettre la circulation des données au développement durable, assorti d’une menace à peine voilée contre les réseaux qui diffuseraient « une désinformation climatique qui renforce la méfiance et alimente la polarisation ».

 

Ebauche du gouvernement mondial de l’avenir

En somme, sous le vocabulaire pâteux de l’ONU se dessine une volonté que rien n’altère de passer à une nouvelle étape, plus contraignante, du gouvernement mondial, dont l’ONU n’est encore qu’une ébauche. A cet effet, Antonio Guterres et son administration mondialiste s’appuient sur les « représentants de la société civile » qui se sont réunis comme chaque année en mai à Nairobi pour la conférence de la société civile de l’ONU. On trouve parmi leurs revendications des propositions limitant encore plus la souveraineté des Etats comme encadrer le droit de veto des membres permanents du Conseil de sécurité, renforcer la justice internationale et le respect de ses décisions par les nations, créer une assemblée parlementaire des Nations unies et/ou une assemblée citoyenne, accroître les pouvoirs de l’Assemblée générale et du secrétaire général, et leurs moyens en créant une fiscalité propre à l’ONU. On n’en est pas encore là bien sûr, mais la machine du machin avance. Le sommet de l’avenir est d’ailleurs précédé de deux jours réservés aux ONG pour mettre les Etats sous pression.

 

Pauline Mille