ONU : Monsieur Antonio Guterres saisi par la débauche verbale

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Le secrétaire général de l’ONU, le Portugais Antonio Gutteres, est un homme gris depuis sa plus tendre enfance. Catholique modéré, lycéen modéré, socialiste modéré, il a fait toute sa longue carrière dans divers appareils, dont le premier fut le parti socialiste portugais, avant de découvrir, une fois sur son siège de Secrétaire général de l’ONU, le goût de l’action verbale et des vaticinations. Il se plaît à mettre de grands mots sur les grands maux dont souffrerait l’humanité, sans qu’on sache si c’est très efficace, mais c’est flatteur pour sa personnalité et cela lui donne de la consistance. Il prépare en ce moment le « sommet du futur » de 2024 et peaufine à cette occasion « notre programme commun » pour un « multilatéralisme universel » dans une « ONU 2.0 ». Dans cette débauche de mots pour atténuer les souffrances présumées de l’humanité, il trace d’ardents devoirs aux humanistes et maçons de bonne volonté qui le suivent, suivant les consignes de ceux qu’il sert.

 

Du PS à l’ONU, un mouton exemplaire

Au départ, ce n’était qu’un petit jeune homme, diplômé en génie électronique qui donnait des cours d’électronique en qualité de maître assistant. Puis il entra au parti socialiste en 1973 et cela changea sa vie. Un an plus tard il était chef de cabinet d’un sous-ministre, encore deux ans il devenait député. Encore quelque temps et, trente-huit ans, il devenait président du groupe parlementaire du PS. C’est l’effondrement de celui-ci qui lui permit cinq ans plus tard d’en prendre la tête : il ne lui en faudra que trois de plus pour être premier ministre. Ses années de pouvoir seront grises comme lui, et comme le referendum qu’il organise sur l’avortement quoi qu’il s’y dise « opposé à titre personnel ». La défaite des socialistes portugais en 2001 et 2002 met fin à sa carrière nationale, mais le secrétaire général de l’ONU lui tend une planche de salut en 2005 avec la direction du HCR (Haut comité des réfugiés), qu’il occupera pour deux mandats de cinq ans consécutifs. Il « s’engage » alors en faveur des « migrants », découvrant l’ivresse des caméras dans les camps de Libye.

 

Antonio Guterres reprend les grands thèmes de l’arc-en-ciel

Il est élu en octobre 2016 secrétaire général de l’ONU en remplacement de Ban Ki Moon (la maçonnerie apprécie son profil de catholique tiède) et se découvre alors une passion immodérée pour le climat, mais pas uniquement. Il se trouve saisi par une débauche verbale qui va s’amplifiant au fil des années. Dès le mois de décembre 2016, tout fraîchement élu, il réclame l’ouverture des frontières de l’Union européenne aux migrants. C’est selon lui « inévitable », et de plus seules réussissent les sociétés « multiculturelles, multi-ethniques et multi-religieuses ». Un mois plus tard, il déclare la guerre à l’islamophobie avec cette phrase marmoréenne : « C’est l’islamophobie qui alimente le terrorisme ! » Encore deux mois de plus, et Antonio Guterres déplore : « La discrimination et la violence augmentent. Les gens sont visés en raison de leur race, nationalité, origine ethnique, religion ou orientation sexuelle. (…) Les migrants sont devenus des boucs émissaires commodes et la xénophobie se généralise. (…) Le droit international exige des Etats qu’ils prennent des mesures efficaces pour prévenir et éliminer la discrimination. » Un an plus tard, il avait trouvé la solution : « La meilleure façon d’arrêter la stigmatisation d’illégalité et les mauvais traitements des migrants consiste pour les gouvernements, en fait, à créer plus de filières légales d’immigration. » Pardi ! De même que l’islamophobie engendre le terrorisme islamique, de même les barrières mises devant les clandestins « encouragent paradoxalement l’immigration illégale ». Il l’a dit sans rire !

 

Antonio Guterres et les chouchous socialistes de l’ONU

Depuis, il a pris le temps de félicitations tonitruantes aux pays qu’il classe parmi les bons élèves de l’ONU. C’est-à-dire, ô surprise, des dictatures socialistes. Le Vietnam « en raison de son engagement au service des ODD, les objectifs du développement durable (et de) sa participation aux missions de maintien de la paix de l’ONU ». Et Cuba, où il a congratulé Raul Castro, le frère survivant de Fidel, et où son bras droit Alicia Barcena a déclaré sans trembler : « Cuba est un modèle en matière de coopération Sud-Sud. » Les mauvais souvenirs laissés par l’atroce dictature castriste ? Mme Barcena en a rejeté la responsabilité sur « l’embargo » imposé par les Etats-Unis. On voit mieux ce qui est à l’origine de la dialectique enflammée d’Antonio Guterres !

 

Débauche de catastrophes : une Götterdämmerung climatique

S’il a bien sûr passé les années 2020-2022 à dévider la rhétorique du Covid-19 et proposé des solutions « globales » contre le coronavirus en vue d’un « rebirthing » de la société (c’était avant le « big reset » du forum de Davos), Antonio Guterres trempe aujourd’hui dans une débauche de terreur climatique. En avril, à l’occasion du jour de la Terre Mère, il nous invitait à « faire la paix avec la Terre ». En juillet, il inventait « l’ébullition climatique », ajoutant pour faire bon poids : « L’air est irrespirable, la chaleur insupportable. » Un peu plus tard il sonnait « l’alerte rouge », prophétisant la fin du monde si on ne l’écoutait pas : la « Nature détruira l’humanité par des inondations, la famine, le feu, la pestilence. » En septembre, il était passé au constat : « L’effondrement climatique a commencé. » Aujourd’hui, il appelle les dirigeants de la planète à un « plan de secours global » et ajoute : « La faim est un viol épique des droits de l’homme. » On dirait une alarme de voiture coincée ouverte. Un acteur qui mélange ses textes. Une intelligence artificielle mal programmée qui régurgite toutes les peurs à la mode et tous les arguments polémiques en même temps. Un bonimenteur qui s’époumone sans que plus personne ne l’écoute.

 

Pauline Mille