« Les Nations unies doivent tout faire pour aider les enfants syriens réfugiés, et tous les réfugiés » a déclaré à Genève le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, lors du Sommet sur le partage des responsabilités pour les réfugiés syriens. Parmi les étapes proposées par Ban Ki-moon figure le développement de « routes légales pour les réfugiés dans un plus grand nombre de pays ». Il a ajouté : « Nous sommes ici pour répondre à la plus grande crise de déplacement de réfugiés de notre époque. » Un phénomène qui atteint aujourd’hui des proportions monumentales. Cette requête de Ban Ki-moon à l’Occident suit de peu celle de l’organisation Oxfam souhaitant voir la France, le Royaume-Uni, les USA, la Hollande et le Danemark accueillir davantage de réfugiés.
Favoriser le phénomène en développant de nouvelles routes pour les réfugiés
Dans son discours, Ban Ki-moon a fait référence à une nouvelle approche de la communauté internationale concernant la question des réfugiés, lors de la Conférence sur l’aide à la Syrie le mois dernier. Cette approche est basée sur trois principes : premièrement, donner aux réfugiés l’espoir d’un meilleur avenir et leur procurer les outils nécessaires pour qu’ils puissent y parvenir par eux-mêmes (ce qui englobe la possibilité de travailler et, pour les enfants, de retourner à l’école). Deuxièmement, accorder une aide financière et politique plus importante aux communautés qui les accueillent. Troisièmement, enfin, partager la responsabilité de l’accueil en étendant les routes migratoires légales dans un plus grand nombre de pays.
Accueillir les migrants ? Ban Ki-moon ne s’adresse qu’à l’Occident
Accueillir toujours plus, au risque de voir les difficultés s’accroître chaque jour davantage ? On peut s’interroger sur le fait que Ban Ki-moon ne s’adresse qu’aux pays occidentaux. Selon lui, les pays entourant la Syrie ont déjà amplement pris leur part du fardeau. Or, s’il est vrai que sur les cinq millions de personnes qui ont fui, bon nombre ont trouvé refuge au Liban, en Turquie (d’où ils remontent ensuite en Europe), en Egypte ou en Jordanie, il n’en demeure pas moins que les riches pays du Golfe, à majorité sunnite comme les réfugiés, ont fermé la porte à ces derniers…
D’autres pays pourraient également contribuer mais n’ont pas subi de critiques, en raison du fait qu’ils ne sont pas signataires de la Convention de 1951 sur les Réfugiés. Quid de la Malaysie, l’Indonésie, l’Inde, la Chine ou encore l’Argentine ? Ban Ki-moon lui-même s’est-il adressé à sa nation d’origine, la Corée du Sud ?…
Toujours davantage de réfugiés : l’ONU a sa part de responsabilité
Ban Ki-moon s’est certes réjoui, le mois dernier à Londres, du fait que « les donateurs ont généreusement accordé 11 milliards de dollars lors de la Conférence internationale sur l’aide à la Syrie » sans préciser toutefois quelle sera la part provenant des gouvernements et celle de donateurs privés. Les USA ont, en février dernier, fait part de leur contribution à hauteur de 925 millions de dollars, le Secrétaire d’Etat John Kerry annonçant que 600 millions iraient aux Nations unies. Un financement via l’ONU qui pose la question du rôle de cette organisation dans tout cela. Car, de la déstabilisation de l’Irak en 2003 avec la guerre menée par les Américains et certains de ses alliés jusqu’au soutien aux rebelles contre Bachar el-Assad, l’ONU s’est montré servile, si ce n’est complice d’un chaos dont l’Europe fait aujourd’hui les frais.