La mise au pas des banques par les banques centrales, organismes indépendants aux pouvoirs supra-souverains, continue dans l’Union européenne. Dès mardi prochain, la Banque centrale européenne ou BCE deviendra le superviseur bancaire unique en zone euro, premier pas vers une Union bancaire à part entière censée éviter les futures crises financières dans l’UE.
Comme l’euro devait éviter à la zone euro d’être affectée par les turbulences économiques mondiale – on sait à quel point la promesse n’a pas été tenue – le rôle accru de la BCE lui permettra, dit-on, de mieux anticiper les chocs et résoudre au plus vite les situations de crise.
La BCE, superviseur unique et partial ?
La présidente française de la BCE, Danièle Nouy, a annoncé que l’organe de supervision, ou SSM, surveillera quotidiennement les 120 plus grandes banques de la zone euro de manière « rigoureuse, équitable et indépendante », tandis que 3.500 établissements de moindre importance resteront sous la responsabilité de leurs superviseurs nationaux, non sans que la BCE puisse « prendre la main » à sa discrétion en cas de problème.
La surveillance se fera « dans un perspective européenne » et non nationale, signe d’un fédéralisme de plus en plus ouvert, tandis que son coût sera à la charge des banques elles-mêmes-signe d’un socialisme à peine larvé.
L’Allemagne s’est montrée hostile au choix de la BCE pour ce travail, craignant que l’institution ne soit juge et parti. C’est en vue d’éviter ces conflits d’intérêt qu’une stricte séparation sera imposée entre les équipes de la BCE qui définissent la politique monétaire – pouvoir régalien – de l’Union européenne et la SSM, dirigée par un conseil de surveillance distinct du conseil des gouverneurs de l’institution, qui exercera elle, le pouvoir de superviseur unique des banques. Les premiers devront déménager vers une nouvelle tour de Frankfort, à quelques kilomètres du siège « historique ». Cela changera tout, bien entendu, à l’heure d’internet !
Dictature de la Banque centrale européenne en zone euro
En vue de cette mutation, la BCE a passé en revue depuis fin 2013 les actifs détenus par les banques pour tester leur « résistance » et les banques testées ont déjà renforcé leurs bilans à hauteur de 200 milliards d’euros. Mais les tests sont contestés pour n’avoir pas pris en compte l’éventualité d’une déflation.
Alors que la centralisation bancaire, notamment par le jeu de cette supervision accrue et détachée de toute souveraineté nationale au profit d’institutions globalistes est en marche, José Vinals, directeur du département marchés de capitaux au sein du FMI vient de déclarer au quotidien allemand Handelsblatt :« Il y a trop de banques en Europe. » Notamment dans la zone Euro. Au moins c’est clair.