Toute intervention de la Banque centrale européenne pour venir en aide à l’Italie en cas de problèmes de liquidité sera soumise au respect de la mission de la BCE et de « certaines conditions », a déclaré son vice-président sortant, Vitor Constancio.
« L’Italie connaît les règles. Elle pourrait avoir besoin de les relire », a-t-il indiqué au journal allemand Spiegel, sèchement. Le message est clair : en matière politique, l’Italie doit suivre ce que dicte la BCE qui est de facto la grande puissance capable de modeler l’UE, comme les autres banques centrales manipulent les événements à travers l’économie dans tant d’autres pays.
La BCE dispose d’un plan d’urgence d’achat d’obligations (Outright Monetary Transactions ou OMT) taillé sur mesure pour les Etats membres dont la solvabilité serait en péril – mais il ne peut être utilisé que moyennant le respect de conditions strictes.
Alors que l’Italie, en proie à une crise politique aggravée par la décision du président Mattarella d’opposer son veto à la nomination de l’eurosceptique Conte comme Premier ministre auquel il a substitué un ancien du FMI, voit ses intérêts d’emprunt à court terme flamber, l’idée de se tourner vers la BCE met en lumière tout le paradoxe de la situation.
Pourquoi donc chercher secours auprès d’institutions que l’on fuit ? Pour mieux y soumettre l’Italie, sans doute !