C’est un ancien conseiller à l’ambassade soviétique à Berlin, Igor Maximytchev, qui l’affirme 25 ans après la chute du mur : « La réunification de l’Allemagne était un pas logique, mais à condition que l’URSS participe à la nouvelle Europe et que l’OTAN ne s’approche pas de nos frontières » a-t-il déclaré à l’AFP. Mais toutes les clauses de cet accord Est-Ouest n’auraient pas été respectées.
Maximytchev prétend en effet que « Gorbatchev avait bien posé cette condition, et les leaders occidentaux l’ont rassuré ». Hélas, selon ce conseiller, le père de la pérestroïka n’aurait « malheureusement signé aucun document dans ce sens ».
Sous réserve qu’elle soit vérifiée, cette révélation tend à établir après tant d’autres que la chute du mur de Berlin n’était pas spontanée et que des accords entre l’Est et l’Ouest ont été passés. La foule allemande a pu marcher vers le mur sans craindre de se faire tirer dessus parce que l’Union soviétique l’avait accepté, et même prévu.
Anatoliy Golitsyn, ancien dirigeant du KGB, avait exposé dans son livre The Perestroika Deception, que l’effondrement de l’Union soviétique et la libéralisation de l’Europe de l’Est étaient un grand mensonge : « Quand le bon moment sera venu, les masques tomberont et les Russes, avec l’aide des Chinois, imposeront leur système à l’Ouest selon leur propres termes, comme l’avènement d’une seconde révolution d’octobre ».
Dans un autre livre intitulé New Lies For Old, il écrit : « Une ‘libéralisation’ à large échelle dans l’Union soviétique et partout ailleurs aura un effet encore plus grand » affirme-t-il.
« L’eurocommunisme pourrait être ranimé. La pression pour des fronts unis entre les partis communistes et socialistes et les syndicats à un niveau national et international seraient intensifiés… La plus grande partie de l’Europe pourrait bien tourner au socialisme de gauche, laissant seulement quelques poches de résistance conservatrices.
Le problème allemand pourrait déboucher sur une certaine forme de confédération entre l’Est et l’Ouest de l’Allemagne, qui serait neutralisée et passerait un traité d’amitié avec l’Union soviétique »…
Un livre écrit en… 1984, cinq ans avant la chute officielle du mur de Berlin et la réunification de l’Allemagne.
Gorbatchev et ses conseillers ont soutenu Poutine, « meilleur homme de la situation pour les intérêts russes » à l’occasion de l’anniversaire de la chute du mur, feignant de s’indigner sur la progression de l’Otan à l’est, qui était évidemment inéluctable.
Mais tout ce qui avait été prévu se réalise. A noter que l’Europe est aujourd’hui truffée d’anciens communistes puisqu’aucune épuration n’a été faite et que de nombreux apparatchiks et compagnons de route sont restés en place.
Les récents accords passés entre l’Union européenne et la Russie à propos du conflit qui opposait officiellement Gazprom à l’Ukraine montrent clairement que le rapprochement entre l’Europe et la Russie n’est pas un leurre.