Les bienfaits du chapelet récité à haute voix et en latin : c’est même bon pour la respiration et la santé !

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« L’Avent approche, et à cette occasion, j’aimerais vous encourager à prendre l’habitude de réciter le chapelet à haute voix et, si possible, en latin. Créez une atmosphère de prière, concentrez-vous sur votre respiration, puis commencez, en approfondissez les mystères. Arrivé à Noël, vous aurez nourri non seulement votre âme, mais aussi votre corps et votre esprit. » Ainsi s’ouvre un article de Philip Campbell publié le 27 novembre par The Catholic Herald, sous le titre intriguant : « Les étonnants bienfaits de la récitation du rosaire en latin pour la santé. »

 

Le chapelet récité en latin fait entrer dans la contemplation

Alors, encore une technique de croissance spirituelle et de bien-être personnel, façon méditation « pleine conscience » ? Pas du tout. L’objectif de la prière du chapelet, tel que le décrit ici le journaliste de cette publication britannique fondée en 1888, est… la prière. Mais le vrai, le beau, le bon vont ensemble, et il n’est finalement pas si surprenant que la plus haute activité à laquelle puisse se livrer l’homme, prier, entrer en relation avec la Sainte Trinité et les choses d’en haut, lui soit aussi bénéfique sur le plan humblement humain.

Voici la traduction intégrale de l’article de Philip Campbell.

 

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Les étonnants bienfaits de la récitation du rosaire en latin pour la santé

 

L’Avent approche, et à cette occasion, j’aimerais vous encourager à prendre l’habitude de réciter le chapelet à haute voix et, si possible, en latin. Créez une atmosphère de prière, concentrez-vous sur votre respiration, puis commencez, en approfondissez les mystères. Arrivé à Noël, vous aurez nourri non seulement votre âme, mais aussi votre corps et votre esprit. Les bienfaits spirituels de la prière du rosaire sont bien connus, mais saviez-vous qu’il existe des preuves laissant penser que la récitation du rosaire à haute voix en latin peut aussi entraîner des effets psychologiques et physiologiques favorables ?

En soi, ce n’est pas vraiment une nouvelle : des chercheurs de l’université de Pavie, en Italie, sont parvenus à cette conclusion dans une étude publiée en 2001 par le British Medical Journal. Lorsque le rosaire est récité à voix haute dans la langue officielle de l’Eglise, la respiration est ralentie à environ six respirations par minute. C’est presque exactement le même rythme que les « rythmes circulatoires endogènes ». Et on sait combien cela permet d’avoir un effet calmant sur le corps et sur l’esprit.

Les chercheurs avaient placé des capteurs sur 23 participants en bonne santé pour mesurer le flux sanguin, le rythme cardiaque et les réactions du système nerveux pendant qu’ils récitaient le rosaire en latin, le premier sujet récitant la première moitié de l’Ave Maria et l’autre la réponse. Il a été constaté que la respiration ralentissait à six respirations par minute, une fréquence presque deux fois inférieure à celle de la respiration contemporaine.

Au fur et à mesure du ralentissement de la respiration des participants, le flux sanguin vers le cerveau a commencé à augmenter et la variabilité de la fréquence cardiaque s’est améliorée. Ce phénomène a permis au cœur et au système nerveux de fonctionner de manière optimale. Dès que les sujets ont recommencé à parler et à respirer normalement, cette tendance commençait à s’inverser.

 

Le chapelet, une « pratique de santé » ?

La conclusion de l’étude était la suivante : « Le rosaire peut être aussi bien considéré comme pratique de santé qu’en tant que pratique religieuse. »

Ces résultats ont été confirmés quelque dix ans plus tard par deux médecins new-yorkais, Patricia Gerbarg et Richard Brown, qui ont testé différents modes de respiration et leur impact sur l’anxiété et la dépression. Leur étude de 2013 a révélé que la respiration la plus efficace était celle des participants qui inspiraient pendant 5,5 secondes et expiraient pendant 5,5 secondes, soit environ cinq à six respirations par minute – cela ne vous rappelle-t-il pas quelque chose ?

Gerbarg et Brown ont constaté que même lorsque leurs patients pratiquaient cet exercice de respiration pendant seulement cinq à dix minutes par jour, des transformations survenaient. Ces techniques ont alors été utilisées pour aider à restaurer les poumons des survivants du 11 septembre qui souffraient d’une toux chronique et douloureuse due aux débris. Une amélioration significative de leurs symptômes a pu être constatée grâce à cet exercice de respiration.

Ces deux études ont été récemment popularisées par le best-seller du New York Times, Breath : The New Science of a Lost Art (« Respiration : la nouvelle science d’un art perdu »), par le journaliste James Nestor. Nestor y défend l’idée que l’homme a perdu la capacité de respirer correctement. Il avance que de légers ajustements dans la façon dont nous inspirons et expirons peuvent avoir un impact important sur des problèmes aussi divers que le ronflement ou les maladies auto-immunes, et qualifie la respiration de « pilier manquant de la santé ».

 

« Dans le monde moderne, nous avons tendance à trop respirer »

Après s’être entretenu avec divers chercheurs en pneumologie, Nestor a observé ce constat partagé : dans le monde moderne, nous avons tendance à trop respirer. On considère aujourd’hui qu’il est courant de respirer 12 à 20 fois par minute, soit près du double de ce que nous faisions auparavant. Nestor soutient que cela contribue à l’augmentation de la pression artérielle et au surmenage du cœur et du système nerveux.

Il conclut que 5,5 respirations par minute constituent la forme de respiration la plus efficace et décrit les 5,5 secondes d’inspiration et les 5,5 secondes d’expiration comme la « respiration parfaite », à l’origine selon lui de bien des bonnes choses en matière de santé, de bonheur et de longévité.

Au cours de ses recherches, il a retrouvé cette « respiration parfaite » dans les pratiques spirituelles du monde entier, et en particulier dans le rosaire.

Les exercices de respiration ont gagné en popularité depuis quelques années. Dans les cours de préparation à l’accouchement, il est désormais courant d’enseigner aux futures mères des exercices de respiration pour les aider à gérer la douleur pendant le travail. Cependant, les exercices de respiration sont parfois assimilés à des pratiques de yoga et de « pleine conscience » qui peuvent constituer un champ de mines pour les catholiques sur le plan moral.

Alors que d’autres exercices de respiration obligent à chronométrer ses respirations (Nestor recommande même diverses applications pour pratiquer le schéma 5,5), le rosaire récité en latin, lui, possède une structure fixe, qui permet d’entrer dans un état de respiration méditative sans même avoir à y penser. Les catholiques n’ont donc nul besoin de courir après la dernière mode en matière de respiration, souvent accompagnée d’une forme de spiritualité crypto-orientale, alors qu’ils ont déjà la « respiration parfaite » à portée de main – dans le très saint rosaire.

Comme l’a dit à propos du rosaire l’abbé Francis Spirago, théologien du XIXe siècle, « il n’y a pas de prière qui apporte plus de consolation dans l’affliction, davantage de tranquillité au cœur troublé. Il apaise dans la douleur, il procure la paix dont parle l’Evangile ».

 

Philip Campbell

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Voilà donc le défi de cet Avent, pour préparer Noël avant tout dans la foi et dans l’approfondissement de l’Incarnation, aux antipodes de la « méditation » que nous vendent les médias en faisant la promotion de fait du nombrilisme bouddhiste. Et de cette prétendue « pleine conscience » qui a pour principal effet de détourner la conscience de Dieu.

Là où le rosaire fait contempler Dieu et les mystères de son plan de salut, en conduisant à implorer la croissance de nos vertus à l’exemple des fruits qu’ils apportent, la « méditation » à la mode cherche à fondre l’individu dans le grand tout, en suspendant tout « jugement », toute responsabilité, quitte à ce soit sous prétexte de retrouver calme et sérénité personnelles.

 

Le défi de l’Avent pour mieux dire son chapelet – pour l’âme, mais aussi la santé

Le chapelet décentre en tournant le regard du chrétien vers sa Mère, pour l’aimer, l’honorer, l’admirer, lui offrir les fleurs de sa prière, et de l’amener ainsi vers Jésus-Christ, son divin Fils, tout autre. La « méditation » des adeptes du New-Age, ces amateurs de yoga au monde peuplé de lotus et de grenouilles, est une technique centre sur soi, qui cache une spiritualité horizontale où bien et mal n’ont plus d’importance.

Que le corps « vive » cela de manière similaire ne doit pas troubler. Comme en toute chose, il agit pour le bien ou pour le mal, selon la réalité des actes et l’intention de celui qui agit. Ainsi, si la pratique est bonne pour la santé, dire son chapelet en latin permet aussi de se concentrer sur le sens des mots et de leur donner une lenteur pleine de révérence. Et ça aussi, c’est un bienfait.

 

Jeanne Smits