Les miss avaient l’habitude lors des concours de beauté de porter un maillot de bain, un bikini pour Miss America, mais c’est fini, le comité d’organisation vient de l’annoncer : on jugera désormais les miss sur « ce qui les fait elles ». Un baratin qui indique la victoire de l’idéologie féministe.
Maurice de Waleffe, le journaliste belge qui inventa après la première guerre mondiale le concours de la « plus belle femme de France », devenu ensuite Miss France et théâtre depuis, sous la houlette de Geneviève dite de Fontenay, de luttes homériques, y voyait le moyen de « forcer » la « splendeur physique à se montrer », et de déterminer, grâce au choix de la majorité, « le type instinctif de la nation ».
Le bikini de Miss Amerika vu de Sirius
C’était en quelque sorte l’ambitieux projet de soumettre à la démocratie la définition de l’identité ethnique d’un ensemble politique. Depuis, la chose a beaucoup évolué, et les miss se sont pas mal dévêtues pour forcer leur splendeur physique à se montrer, choisissant ici le bikini, là le une pièce. Mais, à regarder les choses de Sirius, le propos n’a pas tant changé que cela. La victoire assez fréquente de Miss Venezuela au concours de Miss Monde ou de Miss Univers montre que la post-nation mondialiste choisit pour type instinctif de sa diversité une charmante métisse des races qui se côtoient et se mêlent en Amérique latine.
Gretchen Carlson : la victoire à celle qui parle bien
Gretchen Carlson, Miss America 1989, l’a donc confirmé au micro de Good Morning America, le nouveau concours, nommé Miss America 2.0, ne jugera plus les miss « sur leur apparence, parce qu’il s’intéresse à ce qui les fait elles ». Qu’est-ce qui les fait elles ? Vaste question, eût dit le général de Gaulle ! Les jugera-t-on sur leur beauté intérieure ? Et quelle est la tenue la mieux appropriée à cette opération délicate ? Y aura-t-il des épreuves de mathématiques ? Ou d’éloquence, plutôt ? Mademoiselle Carlson a en effet ajouté : « C’est ce qui sort de leur bouche qui nous importe ».
Si l’avenir est encore un peu flou, les raisons de l’abandon du bikini semblent, elles, assez nettes. Plusieurs miss et candidates se sont plaintes de « harcèlement sexuel » pendant les soirées de gala, que leur tenue favorisait selon elle.
Nazie, soviétique, féministe, l’idéologie contre la beauté
D’une façon générale, les impétrantes seraient humiliées de concourir en « bikini et talons hauts », ce qui a satisfait pourtant des milliers de celles qui les ont précédées, car cela leur permettait de se montrer à leur avantage. Mais la « prise de conscience Meetoo » a changé la donne. L’idéologie féministe a toujours condamné avec vigueur les concours de miss et l’exploitation du nu féminin. Elle se trouve aujourd’hui en synergie avec les ligues puritaines américaines et le rigorisme musulman : cette coalition hétéroclite a facilement remporté la victoire sur l’old fashioned bikini. L’idéologie est toujours stricte sur le bikini : Hitler et Staline avaient carrément interdit les concours de miss.