Boko Haram : l’ONU condamne et une force multinationale se met en place…

Boko Haram : l’ONU condamne et une force multinationale se met en place…
 
Mardi, le Conseil de sécurité des Nations unies a enfin condamné la récente recrudescence des attaques du groupe islamiste Boko Haram, citant particulièrement une série d’attaques suicides, parfois menées par des fillettes de 10 ans apparemment engagées de force par le groupe islamiste. Le Conseil de sécurité a averti que certains de ces actes s’apparentaient à des crimes contre l’humanité.
 
Les membres du Conseil ont appelé Boko Haram à mettre fin immédiatement aux hostilités et à la violation continue des droits de l’Homme, et à déposer les armes. Ils ont également appelé le groupe à libérer immédiatement et sans condition les 276 jeunes filles kidnappées en avril 2013 dans la région de Chibok dans le nord du Nigéria.
 

L’ONU salue la force multinationale contre Boko Haram

 
Le Conseil de sécurité de l’ONU a par ailleurs salué dimanche la décision du Tchad d’envoyer des troupes au Cameroun pour participer à la force multinationale contre Boko Haram : selon les médias, près de 80 personnes, dont beaucoup d’enfants, ont été kidnappées samedi au Cameroun, lors de l’une des plus grandes opérations d’enlèvement de Boko Haram en dehors du Nigéria. Il a également salué la tenue d’une réunion à Niamey, au Niger, pour examiner les menaces de Boko Haram dans la région. Cette réunion s’est ouverte mardi en présence des représentants de 13 pays de la région du lac Tchad (malgré l’absence remarquée du Nigéria).
 
Au programme, deux tables rondes : celle des ministres des Affaires étrangères et celle des chefs d’état-major. Un objectif : déterminer des moyens concrets de lutte contre les terroristes.
 
Pas une seule fois il n’a été question de détruire Boko Haram, il s’agit officiellement d’empêcher Boko Haram « de déployer sa puissance ».
 

On réclame le soutien de l’ONU pour la lutte contre Boko Haram

 
Pour ce faire, l’idée d’un élargissement du nombre de pays contributeurs en troupes à la force mixte multinationale (limitée aujourd’hui au Nigéria, Cameroun, Niger et Tchad) a été évoquée.
 
Les acteurs de cette rencontre ont également envisagé d’obtenir à terme le soutien logistique et financier de l’ONU pour cette force. Niamey a réclamé des actions internationales : « La montée en puissance de Boko Haram traduit notre lenteur et notre incapacité à lui opposer une réponse robuste. »
 
Boko Haram : l’ONU condamne et une force multinationale se met en place…
Mardi, le président ghanéen John Mahama tenait une conférence de presse conjointe avec le chancelier allemand Angela Merkel, à Berlin, et a annoncé qu’une force continentale serait en effet bientôt mise en place pour combattre Boko Haram. L’occasion pour lui de solliciter l’aider de l’Allemagne, et plus largement, un soutien financier et logistique de la part des « partenaires européens ».
 

Réponse tardive contre Boko Haram, sans volonté d’éradication

 
Boko Haram a bénéficié de la même inaction occidentale et régionale pendant sa croissance que l’Etat Islamique… Comme pour ce dernier, c’est une fois le problème devenu réellement visible que les condamnations de l’ONU s’affermissent et qu’une conférence internationale est convoquée pour « résoudre » au niveau supranational le problème qu’on a laissé s’installer.
 
Comme pour l’Etat Islamique, la destruction de Boko Haram n’est jamais prônée, il s’agit simplement de limiter son expansion, grâce à une force multinationale.
 
L’intégration « régionale » de l’Afrique est bien en cours, et Boko Haram sert d’alibi : politiquement, les milliers de vies humaine ne font pas le poids.