Les migrants qui submergent l’Europe et y importent leurs mœurs islamiques poseraient-ils un léger problème ? Il suffit de leur donner du travail et tout ira bien, en tout cas pour la nomenklature affairiste des multinationales. C’est la thèse de la B Team, une ONG fondée par le milliardaire britannique Richard Branson, propriétaire de Virgin Group qui contrôle quelque 400 compagnies, et par Jochen Zeitz, homme d’affaires allemand qui passa par Coldate-Palmolive, Puma et Harley-Davidson et dont la Fondation Zeitz milite pour « une écosphère de sécurité interculturelle » (Intercultural ecosphere safety). Bref deux piliers du globalisme affairiste. Le dernier rapport de la B Team mis en ligne a trait aux « réfugiés ». Il prône une coordination des multinationales afin qu’elles délivrent un « message unique » d’accueil et de bienvenue auxdits « réfugiés » – en fait, massivement des migrants économiques.
Ce document, truffé de moraline syncrétiste et relativiste, presse le monde des affaires « d’aider à résoudre la crise des réfugiés » en offrant à ces derniers emplois et formations, et en fournissant des fonds, du temps et des ressources aux Nations unies et aux ONG. Il plaide pour « une action sociétale et gouvernementale respectueuse »… Respectueuse des migrants et des intérêts des multinationales, faut-il entendre, le respect des populations autochtones, de leur culture et des intérêts de leurs petits entrepreneurs n’étant évidemment pas même abordé.
Les migrants ? « Une opportunité », rien d’autre
Le plus effrayant, dans ce texte dégoulinant de tartuferie, est la cynique ingénuité avec laquelle il définit les éléments de langage auxquels les grands muftis des multinationales sont priés d’adhérer pour le bien de l’humanité. « Il faut changer la narration » du phénomène des migrants et réfugiés, miaulent les saints laïques de la B Team, pour passer d’une qualification de « défi » à celle « d’opportunité ». Il faut travailler avec les gouvernements, la société civile et d’autres leaders « pour réinventer le système et assurer de l’existence d’un système (sic) de support global structuré et tangible pour les réfugiés et les migrants ». Un sabir presque aussi obscur que celui en vogue lors des congrès des partis communistes d’Europe de l’Est du temps de Brejnev. Troublant.
Surtout, le rapport supplie les entreprises « d’être humaines » : « Dirigez par votre exemple personnel et n’acceptez jamais l’inacceptable. Prenez la défense des réfugiés et des migrants et dénoncez tout comportement contraire à l’éthique ». Par éthique, il faut bien sûr entendre celle des multinationales qui – ce document en est une nouvelle preuve – manifestent un intérêt cupide à la perpétuation de ces grandes migrations humaines, gisements sans pareils de main d’œuvre déracinée et malléable – et de dumping social.
Pour la B Team, Branson et Zeitz, l’immigration est une opportunité… démentie dans les faits
Ainsi la B Team, qui décompte 21,3 millions de « réfugiés » de par le monde dont 50 % d’enfants, estime que leur accueil dans les pays occidentaux est une des clés de notre prospérité économique future, qui s’avèrera bénéfique à tous. Certes, « il existe des défis politiques et sociaux considérables à relever d’urgence », a admis un porte-parole de la B Team, « mais il est impératif de se souvenir que, pour résoudre la crise, nous devons reconnaître et célébrer la valeur et la contribution intrinsèque que ces réfugiés, aidés convenablement, offriront à nos pays et à nos entreprises ».
Une étude publiée par la Frankfurter Allgemeine Zeitung en juillet a pourtant montré que la majorité des trente grandes entreprises cotées au German Stock Exchange révélaient qu’elles n’avaient pu embaucher aucun des nouveaux arrivants, tous manquant des qualifications nécessaires pour remplir les conditions d’employabilité. Ces sociétés, qui affichent quatre millions de salariés, n’avaient embauché que 54 migrants, 50 ayant été recrutés par… la Poste.
Reste que la B Team jure la main sur le cœur qu’elle ne milite que pour la morale de l’Histoire. Pour elle « le plan A, qui consiste à travailler pour le seul profit – n’est plus d’actualité ». Elle prône donc son « Plan B », qui consiste à « agir collectivement » pour réaliser un changement sociétal et environnemental. Que Richard Branson, dont la fortune pèse 5,2 milliards de dollars US, souscrive à cette outrecuidance ajoute l’insolence au cynisme.