La culture britannique disparaîtra si l’immigration continue de manière incontrôlée (dit un ministre)

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« Trop, trop vite » : l’immigration au Royaume-Uni et dans l’UE ces 25 dernières années s’est faite au nom du « dogme déchu du multi-culturalisme », et on n’a pas assez pensé à l’intégration et à la cohésion sociale. A l’heure où même Emmanuel Macron s’est cru devoir annoncer que la France ne peut « accueillir toute la misère du monde », le ministre britannique de l’Intérieur, Suella Braverman – qui se trouve être elle-même issue de l’immigration puisque ses deux parents, arrivés à Londres dans les années 1960, sont d’origine indienne – a pris bille en tête les poncifs de l’ouverture aux migrants. Membre du parti conservateur, elle s’exprimait lors d’une conférence devant un think tank de droite aux Etats-Unis, l’American Enterprise Institute. Evoquant les 108.000 migrants entrés en Grande-Bretagne depuis 2018 (et les 2,8 millions qui se sont installés aux Etats-Unis en cette seule année 2023), elle a averti que la culture britannique disparaîtra si l’immigration continue de manière incontrôlée.

« Si le changement culturel est trop rapide et trop important, ce qui existait déjà sera dilué. Et disparaîtra à terme », a-t-elle déclaré, plaidant pour une modification des règles internationales de la Convention de l’ONU sur les réfugiés, sans céder à la peur d’être qualifié de « raciste ou antilibéral ». Elle a ajouté que l’immigration clandestine et incontrôlée constitue un « défi existentiel » pour l’Europe, où des immigrés vivent « des vies parallèles » tout en menaçant les services publics de se trouver de plus en plus soumis à des pressions qui s’aggraveraient mutuellement faute de mettre un terme à l’arrivée de nouveaux clandestins et de renvoyer chez eux ceux qui arrivent à entrer.

 

La culture britannique défendue par une fille d’immigrés

Suella Braverman assure qu’au Royaume-Uni, l’immigration est responsable de « 45 % » des demandes de nouveaux logements et qu’un enfant sur cinq qui naît dans le pays est de mère étrangère. Elle a même osé affirmer que l’immigration clandestine menace la sécurité publique et nationale, évoquant une « criminalité en augmentation » liée à l’arrivée de certaines « petites embarcations » ; « particulièrement en ce qui concerne les délits liés à la drogue, l’exploitation et la prostitution », selon le ministre qui s’est fait briefer par des « commandants de police ».

Rappelant la manière dont Poutine s’est servi de la migration « comme d’une arme » en 2021, elle a insisté : « L’immigration illégale, de plus en plus, constitue un outil au nom des Etats hostiles et de ceux qui agissent en leur nom. »

« Sans consentement du public, l’immigration est illégitime. Traiter d’idiots ou de sectaires les citoyens qui expriment des inquiétudes légitimes n’est pas seulement injuste, c’est dangereux », estime-t-elle.

 

L’immigration incontrôlée disparaîtra (si l’on en est encore à croire les responsables politiques)

Décidément, entre Suella Braverman qui justifie les discours anti-immigrationnistes en en reprenant tous les piliers, l’Allemagne qui dit stop aux migrants venant d’Italie, Giorgia Meloni qui se fait élire sur l’opposition à l’immigration et conserve de bons rapports avec l’UE, Macron qui contredit jusqu’au pape, on peut dire que le ton change. Qui est sincère, qui ne l’est pas ? Le concert indique en tout cas que de la part du public, il n’y a pas ce « consentement » et que cela pose au moins des problèmes de réélection.

Il y avait eu un épisode similaire en 2010 lorsqu’Angela Merkel, alors chancelier allemand, prononçait l’échec du multiculturalisme, le « Multi-kulti ». Quelques mois plus tôt, Nicolas Sarkozy, alors président de la République, dénonçait pareillement : « Nous subissons les conséquences de 50 années d’immigration insuffisamment régulée qui ont abouti à un échec de l’intégration », ajoutant que le modèle français « ne marche plus ». Outre-Manche, le Premier ministre David Cameron interpellait cette année-là les Britanniques afin de se faire élire : « Je réduirai l’immigration, ou virez-moi. »

On se rappelle la suite : l’arrivée de migrants par millions en 2015 dans les pays de l’UE (le Royaume-Uni en était encore) et la reprise de plus belle, et en même temps sinon de concert encore une fois, du discours immigrationniste.

Ces Messieurs et ces Dames mettraient-ils en œuvre des mots d’ordre venus d’ailleurs et de plus haut ? Faute de preuves tangibles, on se contentera de souligner les coïncidences, et de noter que jusqu’ici aucun discours n’a su arrêter les vagues de non-chrétiens venus d’ailleurs.

 

Anne Dolhein