Brésil : une injure « homophobe » devient passible de prison

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Toute injure dite « homophobe », déjà assimilée à un crime ou délit racial depuis 2019 au Brésil, est désormais passible d’une peine de deux à cinq ans de prison, ainsi en a décidé la Cour suprême brésilienne par neuf voix contre une. Eson Fachin, le rapporteur du jugement, a estimé qu’il s’agissait d’un « impératif constitutionnel ». Et le député « transgenre » Erik(a) Hilton, du parti de gauche PSOL s’est félicité de cette « victoire contre la LGBTphobie ».

 

Consensus contre un Brésil « homophobe » ?

Les deux articles français et l’article anglais que nous avons consultés, malgré des rédactions un peu différentes, contiennent les mêmes éléments d’information et les mêmes jugements moraux, ce qui établit qu’ils ont la même source d’agence et qu’ils manifestent un même consensus idéologique et éthique. Selon eux, le Brésil est « touché de plein fouet par la violence contre la communauté LGBT+ » et ils saluent la décision des juges. Avant, il fallait discriminer la communauté LGBT+ dans sa totalité pour être coupable, maintenant, il suffit d’une injure « homophobe » contre une personne pour encourir deux à cinq ans de prison.

 

En prison pour injure ?

Mais qu’est-ce qu’un acte homophobe ? Et une injure homophobe ? Pour établir l’urgence du nouveau texte, on nous dit que, « selon les chiffres de l’ONG Transgender Europe, le Brésil est le pays où a été commis le plus grand nombre de meurtres de trans au monde ces dernières années, 1.741 de 2008 à septembre 2022 ». Mais d’où sort ce chiffre ? Quel est sa fiabilité ? Et quel rapport avec « l’homophobie » ? On nous précise aussi qu’un « collectif d’associations brésiliennes, dont l’ABGLT, a recensé 228 meurtres de personnes de la communauté LGBT+ en 2022 » au Brésil. Si cela est vérifié, c’est certainement un fait grave, mais quel rapport, ici aussi, avec une « injure homophobe » ? Et cela donne-t-il un taux de meurtres supérieur à celui des autres « communautés » ?

 

Le coup d’Etat permanent des juges

Traiter quelqu’un de P.E.D.E., lors d’une prise de bec, comme on peut aussi le traiter de. C.O.N. mérite-t-il cinq ans de prison ? Il y a là une confusion volontaire grave, sous la dénomination de « hate crime », de simples injures, passibles, et encore, de contraventions, et le crime de sang. Pire, cette confusion a été commise par la plus haute juridiction du pays, qui s’arroge en la matière un pouvoir législatif. C’est une confusion des pouvoirs proprement totalitaire. Une révolution des juges menée au nom de l’idéologie LGBT+. Le poisson pourrit par la tête et l’arc-en-ciel avance par les juristes.

 

Pauline Mille