En Grande-Bretagne, le Parti travailliste va faire de « l’erreur de genre » un délit aggravé

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Le projet était dans les tuyaux. Le Parti travailliste aurait l’intention de punir les personnes faisant référence à quelqu’un avec le « mauvais » pronom de genre, différent de celui qu’il a décidé de prendre envers et contre tout, surtout contre la nature. L’« erreur de genre » deviendrait ainsi un délit aggravé, passible d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à deux ans, soit le même niveau que l’agression ou le harcèlement motivé par la race ou la religion.

Une nouvelle législation sur les discours de haine qui forcerait l’expression et diminuerait encore considérablement sa liberté : pas d’opinions dissidentes possibles dans le secteur woke. Ce qui avait déjà cours dans les écoles, les universités, les institutions publiques, à commencer par la Banque d’Angleterre, arrive chez le quidam.

 

La liberté d’expression compromise autour du droit des trans ?

Selon un article du Mail on Sunday, l’opposition érigerait donc en infraction aggravée les attaques motivées par « la haine de l’identité de genre de la victime ». Corrigeons : l’opposition érigerait donc en infraction aggravée les dénominations classiques motivées par la conformité au sexe biologique de la personne, dans le cas où la dite personne refuserait cette réalité et en souhaiterait une autre.

A la fin août, l’Institut des affaires économiques (IEA) avait déjà fait part de son inquiétude en publiant un rapport à propos du débat autour des questions transgenres : mené comme il est, il juge en effet qu’il constitue une menace pour la « société libérale », avec des « implications sérieuses » pour la liberté d’expression autour des droits des trans.

Manifestement, les travaillistes restent attachés à leur prétendu plan contre la « transphobie ». Et ce alors même qu’ils ont fini par abandonner leur engagement initial d’introduire une « auto-identification » de genre : ce système aurait permis de changer de sexe légal sans diagnostic médical, alors qu’il est obligatoire aujourd’hui de fournir un rapport médical attestant d’un diagnostic de dysphorie de genre et de prouver qu’on vit à temps plein dans son sexe « acquis » depuis au moins deux ans…

Néanmoins, les conservateurs n’ont pas manqué de réagir à ce projet des travaillistes. Aujourd’hui, il semble qu’on sexe seulement les poussins… Les humains, on les genre et il ne faut pas se tromper – quelle que soit la difficulté.

 

L’erreur de genre, bientôt un délit aggravé

Si ce projet se concrétise, les récentes affaires dont se sont sortis in extremis les fauteurs de troubles, à savoir ceux qui avaient « mégenré » leur interlocuteur, pourraient bien être traitées dès lors différemment.

En effet, en mars dernier, la condamnation d’un prédicateur chrétien a finalement été annulée. Il avait reçu, plusieurs mois auparavant, une ordonnance communautaire de 12 mois accompagnée de 80 heures de travail non rémunéré, pour avoir laissé le dénommé Farrah Munir « émotionnellement désemparé ». Alors qu’il prêchait dans les rues de Leeds en 2021, cette personne qui s’identifie comme femme transgenre, lui avait demandé : « Dieu accepte-t-il la communauté LBGT ? » Ce à quoi le prédicateur avait répondu que « l’homosexualité est une abomination aux yeux de Dieu », en employant les expressions « gentleman » et « homme habillé en femme ».

« Je savais que la personne en face de moi était un homme biologique et, par conséquent, je suis resté fidèle à Dieu et à mes croyances », s’est-il défendu. Avec raison, puisque les magistrats ont jugé qu’il n’y avait aucune preuve de harcèlement volontaire.

Dans une autre affaire, en 2020, Kate Scottow – qui se décrit comme une « féministe radicale » – avait été arrêtée devant ses enfants, puis reconnue coupable de communications malveillantes pour une série de messages adressés à une militante transgenre sur Twitter, dans lesquels elle la traitait d’« homme » (l’insulte suprême en l’occurrence) et de « cochon avec une perruque ». Là aussi, sa condamnation a été annulée en appel : les juges ont statué qu’il s’agissait d’une « ingérence de l’Etat dans la liberté d’expression, manifestement disproportionnée et totalement injustifiée ».

 

Le Parti travailliste bientôt aux commandes ?

Si un certain nombre de conservateurs lèvent effectivement les yeux au ciel, il ne faut pas oublier, comme le rappelait Breitbart, que les Tories, sous plusieurs Premiers ministres de leur camp, ont refusé d’abroger les lois sur les discours de haine de l’ère Tony Blair et ont considérablement élargi le pouvoir du gouvernement pour contrôler le contenu sur Internet.

Le mois dernier, le gouvernement conservateur a d’ailleurs adopté le projet de loi sur la sécurité en ligne, qui autorise l’Office of Communications (Ofcom) à imposer des amendes allant jusqu’à 18 millions de livres sterling (plus de 20,5 millions d’euros) ou jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires mondial d’une entreprise en ligne pour non-respect des limites imposées par le gouvernement en matière de liberté d’expression.

Seulement, le parti travailliste pourrait bien remporter la mise dans les prochaines élections générales. Selon la dernière enquête de YouGov Westminster, il obtiendrait 47 % des voix, contre 24 % pour les conservateurs, 9 % pour les libéraux-démocrates et 8 % pour le parti populiste Reform UK (anciennement Brexit Party).

On risque donc bel et bien les délits aggravés pour « mégenrage » – exact homophone de « mais j’enrage » !

 

Clémentine Jallais