Jens Weidmann, le patron de la Bundesbank, est optimiste. Pour lui, l’Allemagne pourrait connaître une croissance plus forte que prévu l’année prochaine, et même la situation en Europe n’est pas si mauvaise – meilleure en tout cas que ne le prétendent les pessimistes. C’est du moins ce qu’il déclare à l’occasion d’un entretien paru dans l’édition dominicale de notre confrère Frankfurter Allgemeine Zeitung.
« Au point où en sont les choses pour le moment et si les prix du pétrole restent bas, l’inflation sera moins importante que prévu, mais la croissance sera meilleure », estime Jens Weidmann, qui siège au conseil des gouverneurs de la Banque Centrale européenne. A ce titre, il réaffirme son hostilité au projet de rachat de dette souveraine par l’institution, envisagé, sous la pression de certains Etats-membres, pour écarter le spectre de la déflation.
« Un programme de relance de l’économie nous est offert, affirme-t-il en évoquant l’actuel cours du pétrole. Pourquoi devrions-nous y ajouter une politique monétaire ? »
La Bundesbank ne veut pas céder aux pressions
Jens Weidmann déplore, de ce fait, que Mario Draghi, le président de la Banque Centrale européenne, ne semble pas faire plus de cas de ses avis, et, cédant aux pressions des marchés financiers, se prépare à mettre en place un grand programme de rachats d’actifs au début de l’année 2015.
« Cela m’énerve d’entendre tout le monde débattre d’une seule chose : quand allez-vous finalement procéder au rachat ? », proteste le patron de la Bundesbank, qui souligne que « ces rachats vont se traduire par des dettes qui seront celles des banques centrales de la zone euro, et donc au final des contribuables ».
Tout ne va pas si mal en Europe
En ce qui concerne l’Allemagne, en tout cas, il semble prêt à entonner l’air de la Marquise. Début décembre, pourtant, la Bundesbank a réduit de moitié sa perspective de croissance pour l’Allemagne en 2015, désormais de 1%. Mais son président estime que l’évolution de la situation, ces dernières semaines, devrait rapidement inverser le courant.
Il va même plus loin, en affirmant que « la situation en Europe n’est pas aussi mauvaise que le pensent certains », en soulignant, pour apporter de l’eau à son moulin, que « les experts prévoient une reprise dans la zone euro, mais à un rythme lent ».
Bundesbank Europe Ne va pas si mal