Ce n’est pas un titre du Gorafi, mais celui d’un article, non ironique, du quotidien 20 minutes. Le journaliste y affirme : « La confusion entre “ça” et “sa” est sans doute l’une des plus irritantes de la langue française, alors qu’elle est relativement facile à éviter. On fait le point ensemble. » Suit, agrémentée de la photo de deux bambins perdus dans un caddy de supermarché, une leçon de grammaire pour CE2. On y explique la différence entre un pronom démonstratif et un adjectif possessif. Avec notamment ces exemples : « Ça, c’est ma mère » et « Tu as vu sa tête ? (= la tête de Jérôme) ». Et cela mène très sérieusement à la conclusion : « Dans l’expression “ça va”, “ça” désigne l’état dans lequel on est. On ne le fait pas, mais on pourrait en réalité employer “cela va”. Or, quelle que soit votre propension à écrire “sa va”, il est peu probable que vous écririez “c’est sela” pour dire “c’est cela”. De même, vous n’écririez jamais “j’adore çon regard” pour parler d’une personne qui vous fait craquer. Il suffit donc de se souvenir que “ça” prend un “c” comme “cela”, quand le possessif “sa” prend un “s” comme “son”. » Saluons ce bel effort de pédagogie et avouons qu’il nous apprend plus sur l’état de la société française et la faillite de l’école qu’un discours de Gabriel Attal.