Calais, Suède, Danemark : l’Europe asile fou des migrants

Calais Suède Danemark Migrants Europe
Manifestation à Calais en soutien aux migrants du camp de la « Jungle », réclamant « des conditions d’accueil dignes », le 23 janvier 2016.

 
La Suède, championne de l’accueil des migrants en Europe, va renvoyer chez eux 80.000 demandeurs d’asile déboutés. Alors que le furoncle de Calais mûrit, il semble que du Nord (Danemark) à l’Est (Hongrie, Pologne, Slovaquie) notre continent prenne conscience de l’invasion qu’il subit : mais, malgré les apparences de débat qui s’instaurent, les décisions demeureront cosmétiques.
 
C’est le ministre de l’intérieur Angers Ygeman lui-même qui l’a annoncé : le gouvernement suédois a chargé l’Office des migrations local d’organiser le retour de ces 80.000 demandeurs d’asile déboutés. La nouvelle surprend car la Suède est la bonne élève de l’Europe immigrationniste : en 2013, les statistiques officielles relevaient que 15 % de ses 9 millions d’habitants étaient nés hors de ses frontières. En 2015, 163.000 migrants (soit 2 % de la population du pays, une proportion plus forte qu’en Allemagne) ont demandé l’asile en Suède. Le pays passait donc pour le paradis des migrants, avec une demande d’asile acceptée en 2014 pour 310 habitants.
 

De Calais à la Suède, une seule menace, le populisme

 
Mais les autorités reconnaissent aujourd’hui que « l’intégration est difficile », et se fixent comme objectif de limiter la progression du parti anti-immigrationniste des Démocrates suédois, qui est passé de 5 à 13 % des suffrages aux dernières législatives.
 
Telle est aujourd’hui l’ambition de la majorité des élus au pouvoir en Europe. En France, malgré l’enfer de Calais, symbole de l’échec total de la politique d’immigration, c’est le seul véritable objectif de Valls et Hollande. C’est aussi le souci de Viktor Orban aiguillonné par le Jobik en Hongrie, du gouvernement polonais et de beaucoup d’autres. Lorsque le premier ministre slovaque Robert Fico compare le consentement de l’Europe à sa submersion par les migrants à un « suicide rituel », il se hausse à une certaine lucidité – mais dans le dessein de montrer au peuple que ses élus ne sont pas tout à fait déconnectés de la réalité, afin de couper l’herbe sous le pied des populistes. Même chose lorsque le président tchèque Milos Zeman accuse les Frères musulmans d’être à l’origine de la fuite des migrants. La situation est à peine différente au Danemark, où libéraux, socialistes et populistes ont voté ensemble la loi permettant de confisquer aux migrants les sommes supérieures à 1.340 euros pour financer leur accueil.
 

Le faux débat à propos du Danemark et du droit d’asile

 
Il y a en ce moment en Europe un débat moral à propos de cette décision, avec un jeu de rôle entre les extrémistes du grand remplacement et ses partisans légalistes. Les extrémistes prennent leurs dieux à témoin que l’Europe ne remplit pas ses obligations en matière de droits de l’homme et que ça leur rappelle les heures les plus sombres de l’histoire. Les légalistes, voyant le coût pécuniaire et social des migrants, notamment après Cologne, tentent de limiter la casse pour empêcher le réveil des peuples européens. Un épisode à la fois drôle et caractéristique de ce débat truqué a eu lieu hier au parlement européen : le député belge Louis Michel, ministre d’Etat, ancien commissaire européen, vieux franc maçon blanchi sous le tablier, type achevé des élites immigrationnistes, a piqué une colère apoplectique parce que ses collègues ne condamnaient pas le Danemark après une séance menée par une présidente hongroise membre du PPE, le parti des démocrates chrétiens où est affilié Viktor Orban. Or le PPE fait la part du feu, parce qu’il sait pertinemment que les Suisses ont pris une décision comparable à celle du Danemark, et que les Allemands aussi, après Cologne. Ce que ne supporte pas l’idéologue intraitable de Bruxelles.
 

Merkel, incarnation socialo-ploutocratique de la révolution par les migrants

 
Le revirement tactique d’Angela Merkel s’inscrit dans la même politique : plier pour ne pas rompre. Ancienne de la Stasi et membre d’une CDU favorable aux grandes multinationales et à l’Amérique, Angela Merkel est l’incarnation même de la convergence des blocs et de la révolution migratoire voulue par l’ONU et l’OTAN. C’est pourquoi, elle a d’abord imposé, avec une volonté très ferme, contre le sentiment des Allemands, l’ouverture totale des frontières aux migrants. Puis, après Cologne, pour éviter une explosion de colère, elle a fait machine arrière – afin de demeurer au pouvoir et mener ensuite, en gros, la même politique. Il faut regarder du même œil la visite de courtoisie d’Alain Juppé à Calais hier. Le candidat à 2017 n’est pas entré dans la jungle, il s’est contenté d’un bref tour des lisières, avant de juger la situation « inacceptable ». Un mot ambigu propre à satisfaire tout le monde : sans doute a-t-il parlé d’en finir avec cette « zone de non droit », mais, pour que les migrants ne vivent plus dans des « conditions qui ne sont pas dignes de ce que la France doit faire », il préconise de les disperser ailleurs.
 
C’est-à-dire que l’agitation actuelle, d’un bout à l’autre de l’Europe, ne débouchera nullement sur une fermeture des frontières, sur l’interdiction, par les marines nationales concernées, des eaux territoriales envahies, par le retour massif et automatique des irréguliers afin d’envoyer un signal net aux candidats au voyage. La doctrine demeure l’accueil général et « généreux », avec juste des limitations légales fondées sur la distinction entre réfugiés et migrants économiques. C’est donc une vaste entreprise cosmétique menée par le système pour continuer contre vents et marées le processus d’invasion de l’Europe.
 

Politiques ou climatiques, l’Europe accueille tous les migrants

 
Il faut rappeler en effet quelques données simples et incontestables. D’une part les idéologues mondialistes ont décidé que les nations d’Europe sont obsolètes et que leur relative homogénéité, néfaste à leurs yeux, doit être interdite. Cela a été dit officiellement par le secrétaire général de l’OTAN Wesley Clarke, dès 1999, et répété en 2012 par Peter Sutherland. L’ancien patron de Goldman Sachs, de BP, de la section Europe de la Trilatérale, commissaire européen à la concurrence, directeur général du GATT puis de l’OMC, toujours membre du comité directeur du Bilderberg, a appelé l’Europe de Bruxelles à « détruire l’homogénéité interne des nations européennes. » Or Sutherland est aussi représentant spécial de l’ONU pour les migrations internationales. Et il se trouve que l’ONU a publié plusieurs rapports des années 1990 au début des années 2000, préconisant, sous des prétextes économiques, l’accueil de plus de cent millions de migrants par l’Europe.
 
Il est donc clair que la volonté de remplacer la population de l’Europe est antérieure à ce qu’on appelle à tort la « crise des migrants ». Et que celle-ci est sciemment provoquée : c’est l’Occident sous la houlette des Etats-Unis qui a lancé les guerres du Proche et Moyen Orients et mis ainsi les migrants en route vers l’Europe. Voilà d’ailleurs pourquoi la spécieuse distinction entre réfugiés et migrants économiques n’aboutira pas à un arrêt de l’invasion : l’Europe a provoqué la guerre qui engendre les réfugiés qui l’envahissent. Et si demain la guerre cessait, les migrants climatiques décrétés par l’ONU viendraient à leur tour demander l’asile à l’Europe. N’oublions pas que les rapports les plus farfelus de l’ONU en apparence se traduisent toujours dans les faits deux ou trois décennies après leur parution.
 

Pauline Mille