Cela faisait longtemps que certains prédisaient ce qui vient de se passer en Californie : le nombre d’Hispaniques vient de dépasser celui des Blancs dans cet Etat américain. Au 1er juillet 2014, les Hispaniques étaient 14,99 millions contre 14,92 millions de Blancs dans cette région frontalière du Mexique, selon les chiffres officiels du Bureau du recensement.
Une tendance qui avait été prédite depuis des décennies par les démographes, en raison de l’immigration d’une part, mais également de la différence entre les taux de fécondité des deux populations.
En Californie, les Hispaniques pourraient représenter 48 % de la population en 2060, les Blancs 30 %
« C’est en quelque sorte la reconnaissance officielle, à travers des statistiques, d’une tendance qui s’affirme depuis près d’une génération », a expliqué Roberto Suro, directeur du Tomás Rivera Policy Institute de l’Université de Californie du Sud, au quotidien Los Angeles Times.
Le ministère des Finances avait en outre prédit, en 2013, que les Hispaniques constitueraient près de la moitié (48 %) de la population californienne en 2060, tandis que les Blancs en représenteraient 30 %. Les deux populations constituent aujourd’hui 80 % de la population de l’Etat.
La Californie devient donc le deuxième Etat, après le Nouveau-Mexique, à avoir une population hispanique plus importante que la population blanche. Au Nouveau-Mexique, la bascule s’était faite en 2003, et un troisième Etat, le Texas, pourrait également basculer avant la fin de cette décennie.
Les Hispaniques seront bientôt plus nombreux que les Blancs au Texas
Une assez mauvaise nouvelle pour le pays si l’on en croit d’autres chiffres officiels publiés au même moment : alors que les immigrés clandestins représentent environ 3,5 % de la population américaine, ils sont impliqués dans 36,7 % des sentences fédérales prononcées en 2014 à l’issue d’une procédure criminelle, selon les données de la commission des peines des Etats-Unis.
Les clandestins apparaissent dans 16,8 % des affaires de trafic de drogue, 20 % des cas d’enlèvements, 74,1 % des cas de détention de drogue, 12,3 % des cas de blanchiment d’argent, et 12 % des meurtres.
Ces chiffres impressionnants ne tiennent pas compté des condamnations à mort ni des condamnations étatiques. Ils comprennent en revanche les violations des lois sur l’immigration, dans lesquelles les clandestins sont impliqués à 91,6 %. Sans ce dernier chiffre, qu’il n’y a aucune raison valable de supprimer des statistiques, les clandestins seraient impliqués dans 13,6 % des crimes condamnés par les tribunaux fédéraux. Un chiffre toujours impressionnant si l’on se souvient qu’ils ne représentent que 3,5 % de la population des Etats-Unis.