La campagne britannique est un espace blanc « raciste et colonial » qu’il faut révolutionner

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Ce qui est extraordinaire avec le wokisme, c’est sa capacité à relier ensemble des sujets qui n’ont aucun lien apparent. En travaillant sur l’attrait des espaces verts, des associations caritatives dédiées à la protection de la nature et de la faune ont fini par trouver que la campagne britannique était « un espace blanc colonial et raciste ». Comme il n’y a pas assez de minorités, elles ne s’y reconnaissent pas, n’ont pas envie d’y aller et se privent donc de longues et délicieuses randonnées dans le Derbyshire… C’est de notre faute ! Il faut y remédier !

Cet état de fait pourrait s’appliquer à l’étude de toutes les campagnes européennes, puisque ces régions sont traditionnellement plus habitées par des autochtones, comme dans tous les pays du monde, tandis que les populations immigrées préfèrent les tissus urbains (il n’y a qu’à voir comment les migrants installés de force dans les campagnes se carapatent dans les grandes villes)… Mais le wokisme veut changer la réalité du monde, tel qu’il est.

 

« Rendre le plein air plus inclusif » et écraser cette « menace d’hostilité »

La revendication a été formulée par un groupe de coalition, Wildlife and Countryside Link, qui compte 80 organisations membres dont le WWF (World Wildlife Fund), la RSPCA (Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals) et le National Trust for Places of Historic Interest or Natural Beauty. Il y a un côté ubuesque à voir des associations tournées vers la préservation de la faune et de la flore se mettre à focaliser sur des communautés spécifiques : il y aurait même de quoi se vexer.

Ces organisations avaient commandé un rapport à des « experts » de la « Hate Studies Unit » de l’Université de Leicester (qui étudie « la haine ») pour découvrir si un potentiel « racisme rural » subsistait dans les verts comtés anglais, en cherchant à enregistrer les « réalités vécues » des minorités ethniques qui y vivent ou y font des randonnées.

La conclusion est, pour elles, sans appel : les personnes de couleur sont confrontées à des obstacles « structurels, expérientiels et culturels » pour accéder aux espaces verts. Elles y sont considérées comme « déplacées », nous rapporte The Telegraph. Et il faut modifier ça. On se rappellera l’affaire du groupe musulman qui avait randonné l’année dernière, le jour de Noël, au Peak District, dans le Derbyshire (seulement 1 % des visiteurs du parc national sont issus de milieux noirs, asiatiques et ethniques minoritaires). Parce qu’il y avait eu quelques commentaires désagréables en ligne, ont été installés le long du chemin des petits panneaux indiquant la direction de la Mecque pour qu’ils puissent prier convenablement et se sentent ainsi accueillis par la montagne…

 

La campagne est « un environnement exclusivement anglais »

Cette idée ne date pas d’hier : la campagne est surveillée (même dans ses noms). La BBC dénonce régulièrement un « racisme ambiant persistant » dans la Grande-Bretagne rurale et s’étonne que le Dorset soit blanc à 98 %… Le très officiel Department for Environment Food and Rural Affairs (DEFRA) a même commandé un rapport sur les raisons pour lesquelles les minorités ethniques considèrent la campagne comme un environnement « blanc » : si cela persiste « nos campagnes finiront par n’avoir aucun rapport avec le pays qui existe réellement ».

Fabuleuse phrase qui résume l’incohérence totale et la force de l’idéologie qui habitent ces esprits.

Ne sont-ce pas les campagnes qui sont le pays réel ? Ce sont elles qui sont restées, à peu près, ce qu’elles étaient, habitées par des Britanniques blancs parce qu’aucune politique, encore, n’a été mise en œuvre pour les changer. Oui, les espaces verts du pays sont régis par les « valeurs culturelles britanniques blanches » comme l’affirme le rapport. Oui, ces communautés rurales sont « très unies, blanches, privilégiées, plus âgées et plus conservatrices que les citadins, et résistantes au changement ». Mais cet héritage historique est très visiblement un problème.

Comme l’avait justement noté Douglas Murray, dans The Spectator, en avril dernier, si mes grands-parents avaient déménagé au Pakistan, je découvrirais peut-être que la grande majorité des gens là-bas ne sont pas blancs, mais pourrais-je pour autant crier au crime de haine en me promenant dans la montagne ? « Il y a le problème d’être une société tolérante et décente. Tout le monde vient à vous à cause de vos vertus. Puis une certaine cohorte abuse de ces vertus. Ensuite, un groupe d’idiots, déjà parmi vous, vous insulte et se plaint parce que votre pays ne ressemble pas suffisamment à celui qu’ils ont quitté. »

Il y a surtout le problème d’être un pays dont l’élite est pétrie de wokisme.

 

Raciste, colonial et blanc : trois raisons largement suffisantes

D’ailleurs le lien entre ce racisme et le colonialisme britannique a rapidement été fait de manière pour le moins simpliste. Interviewée par la BBC en 2021, une femme d’origine anglaise et ghanéenne avait déclaré : « Si nous voyons un Afro-Américain noir tué par la police en Amérique, nous pourrions avoir l’impression que cela n’a rien à voir avec nous, ni avec le Dorset. Mais en réalité, ce sont des hommes blancs du Dorset et de l’ouest du pays qui ont quitté la région, ont voyagé à travers le monde, colonisé d’autres pays, créé des plantations, réduit les gens en esclavage, et ils ont été parmi les premiers à jouer un rôle déterminant dans la mise en place des systèmes de domination et de suprématie blanche que nous voyons aujourd’hui. »

Et puis ce racisme dénoncé comme systémique a aussi partie liée avec le changement climatique – tant qu’on y est. Le rapport affirme que « le rôle du Royaume-Uni dans le projet colonial européen a également été à l’origine des crises climatiques et naturelles actuelles » puisque « le colonialisme a conduit à l’exploitation et à l’effacement des droits et des savoirs des peuples autochtones, ainsi qu’à l’affirmation des valeurs et des savoirs blancs occidentaux au détriment d’autres valeurs et savoirs ».

Que ce puisse aujourd’hui être exactement le cas inverse ne semble pas les effleurer… ou alors, c’est le pire et le plus probable, ils s’en frottent les mains.

 

Clémentine Jallais