Une « doula de la mort » canadienne veut fonder une maison d’accueil pour euthanasie et suicide assisté

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Vous ignorez peut-être ce qu’est une doula : c’est une personne qui, en complément du suivi médical, accompagne la femme enceinte, les futurs parents, durant la grossesse, l’accouchement et la période postnatale, apportant un soutien physique et émotionnel. Et doula de la mort, ou thanadoula ? Elle fait la même chose pour un mort en gestation, elle ambitionne d’accompagner quelqu’un vers la mort. L’idée, et le mot qui va avec, appartiennent à l’idéologie sororale et maternante. C’est ainsi que Renée Moore, doula de la mort canadienne, patron de « Journey Home for Empowered Living and Dying » cherche 500.000 dollars pour aménager un « sanctuaire » où ses patients pourront mourir par euthanasie ou suicide assisté dans des « chambres privées, comme à la maison ».

Elle souhaite ouvrir ce sanctuaire dans l’Ontario. Un comité d’examen du suicide assisté et de l’euthanasie y a constaté que les personnes vulnérables étaient victimes d’« influence indue ». Le docteur Ramona Coelho, médecin généraliste ontarienne et membre du comité, dit que le programme canadien d’euthanasie et de suicide assisté est « hors de contrôle ». Et d’ajouter : « Je ne dirais même pas que c’est une pente glissante. Le Canada est tombé dans le vide. »

En effet, certains établissements tirent profit des personnes qui souhaitent mettre fin à leurs jours. En 2023, une maison funéraire canadienne a lancé un service d’euthanasie « personnalisé » à partir de 700 $. Selon le directeur général du Complexe funéraire du Haut-Richelieu, Mathieu Baker, le lancement de ce nouveau service était une étape naturelle pour son entreprise. Il entend offrir des soins personnalisés répondant aux besoins des clients : « La personne qui a pris la décision est généralement très convaincue, mais les enfants, les frères et sœurs ou les autres membres de la famille ne sont pas nécessairement sur la même longueur d’onde. » Selon lui, les patients fuient le côté impersonnel de l’hôpital : « Envie d’un film ? D’un verre de vin ? Certains préfèrent être en groupe de quatre ou cinq, et nous avons eu des groupes allant jusqu’à 30 personnes. »

Selon le dernier rapport annuel, l’euthanasie et le suicide assisté ont mis fin à 15.343 vies au Canada, en augmentation de 15,8 % par rapport à l’année précédente, soit 4,7 % de tous les décès au Canada.