Au Canada, Noël et Pâques sont une preuve d’« intolérance religieuse »

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Sous couvert d’impartialité et d’équité radicale, la Commission canadienne des droits de la personne en est venue à professer que les jours fériés liés à Noël et Pâques constituaient une « discrimination religieuse systémique », qu’il faudrait bien sûr éradiquer. Le plus drôle, c’est qu’elle parle dans le vide, la population du Canada n’étant pas du tout gênée de pouvoir fêter Noël et de le souhaiter à tout un chacun. Le plus triste, c’est qu’on en vienne à entendre de pareilles inepties, dans un pays dont l’histoire s’est forgée, entre autres, avec toute l’œuvre des missionnaires. Comme le rappelait Blaze Media, l’un des premiers d’entre eux, le jésuite français Jean de Brébeuf – qui finit torturé à mort par les Indiens Iroquois – chantait Noël avec les Hurons dans leur langue maternelle dès les années 1640… Où est vraiment l’intolérance ?

 

Pâques au placard

On trouve cette magnifique idée dans un « document de réflexion sur l’intolérance religieuse » publié le 23 octobre dernier sur le site de la Commission canadienne des droits de la personne. Un grand sermon aux idées creuses et ressassées dont il ressort, in fine, que la cible principale est la religion chrétienne.

« L’intolérance religieuse entrave la capacité de la société canadienne à être démocratique, accueillante, ouverte d’esprit et tolérante. Nous pouvons commencer à y remédier et travailler à son éradication », affirme ce texte. Le fait de fêter Noël et Pâques de manière aussi visible, que ce soit dans le calendrier ou dans la rue, semble être le premier souci de cette Commission.

Que plus de 63,2 % de la population soit chrétienne ne serait pas un motif suffisant pour la mise en valeur administrative et publique de ces fêtes. Ou plutôt, il l’est justement, a contrario ! L’objectif est bien d’éradiquer l’histoire et la culture propres à ce Nord de l’Amérique, où le nombre de musulmans, en 20 ans, a plus que doublé, passant de 2,0 % en 2001 à 4,9 % en 2021 et où, surtout, la foi catholique s’affaiblit, comme partout dans le monde occidental, donnant l’occasion à la cancel culture woke de prendre la main.

 

Intolérance : le colonialisme et les pensionnats

« La discrimination contre les minorités religieuses au Canada est ancrée dans l’histoire du colonialisme du Canada. Un exemple évident est celui des jours fériés au Canada. Les jours fériés liés au christianisme, y compris Noël et Pâques, sont les seuls jours fériés canadiens liés aux jours saints religieux », dénonce la Commission.

La faute aux colons, donc ? Erreur historique, déjà, puisque, comme le fait remarquer le National Post, c’est la province coloniale du Canada qui a promulgué la Loi sur la liberté de culte en 1851, protégeant « le libre exercice et jouissance de la profession religieuse et du culte, sans discrimination ni préférence » – 16 ans avant la création de la Confédération canadienne en 1867. D’ailleurs, toutes les religions non chrétiennes prédominantes au Canada ont des racines dans le pays qui remontent à près de 100 ans.

N’empêche, ces plus de 170 ans de pluralisme religieux ne convainquent pas la Commission qui parle de « discrimination religieuse systémique » à laquelle se heurteraient les non-chrétiens, notamment dans leur travail, les jours fériés chrétiens leur étant imposés. Ce qu’elle ne dit pas, c’est que les employeurs et les fournisseurs de services canadiens sont légalement tenus et ont le devoir de répondre aux exigences religieuses des clients et des employés. Et que c’est donc un non sujet…

Mais qu’importe, les chrétiens sont la cible. En témoigne la deuxième attaque de la Commission dans le document, à savoir le recours sempiternel à l’histoire des pensionnats, ces établissements qui ont accueilli les enfants des Amérindiens du Canada entre 1820 et 1996, pour lesquels on fustige, encore plus que les conditions spartiates dans lesquels ils ont vécu (liées surtout à l’époque) l’autoritarisme catholique « colonialiste » dans cette conversion forcée » des autochtones. Histoire qui a fait l’objet d’une désinformation forcenée

 

Le Canada se dit toujours « Joyeux Noël » !

Faut-il s’en étonner ? La CHRC (l’acronyme anglais), créée en 1977, existe, sur le papier, « pour contribuer à garantir que tout le monde au Canada soit traité équitablement ». Mais dans les faits, elle s’attache à poursuivre ce qu’elle appelle le « racisme systémique », qui justifie le fait que la simple égalité juridique ne soit pas suffisante pour y remédier… On comprend donc que des 32 millions de dollars de fonds publics qu’elle reçoit par an, ce soient surtout des groupes bien spécifiques qui en bénéficient. D’ailleurs elle fustige, dans tout ce texte, « les incidents haineux, racistes, xénophobes et violents », mais elle ne parle que des actes antisémites, islamophobes ou homophobes.

Et si elle n’évoque pas leur origine, elle la sous-entend par l’unique anti-exemple qu’elle fournit, à savoir l’éradication des fêtes religieuses chrétiennes, cette idée woke qui n’est pas nouvelle et rejaillira chaque année jusqu’à ce qu’elle se concrétise d’une manière ou d’une autre.

Mais ce n’est pas pour tout de suite. Les Canadiens, quels qu’ils soient, ne manifestent aucun soutien à cette perspective, comme l’a montré un sondage en décembre 2022 : 92 % des Canadiens non-chrétiens interrogés ne se disent pas offensés par l’apostrophe « Joyeux Noël ». Même le chef du Nouveau Parti démocratique Jagmeet Singh, Sikh et arborant le turban, avait clamé un vigoureux « keep Christ in Christmas » en 2018 !

La Commission peut encore revoir sa soi-disant « histoire d’intolérance religieuse »…

 

Clémentine Jallais