Le pape François a signé, jeudi soir, la promulgation de plusieurs décrets, reconnaissant les miracles attribués, parmi quelques autres, à la bienheureuse carmélite Elisabeth de la Trinité et au Père Marie-Eugène de l’Enfant Jésus, Carme Déchaux, Fondateur de l’Institut Notre-Dame de Vie. Des décrets qui ouvrent la voie à la canonisation de la première, et à la béatification du second.
Parmi les autres décrets, un miracle est également attribué au bienheureux Manuel González García (1877 – 1940), évêque espagnol, à la servante de Dieu María Antonia de San José (1730 – 1799), et les vertus héroïques du serviteur de Dieu Stefano Ferrando, évêque salésien (1895 – 1978), du serviteur de Dieu Enrico Battista Stanislao Verjus, religieux italien (1860 – 1892), du serviteur de Dieu Giovanni Battista Quilici, prêtre italien (1791 – 1844), du serviteur de Dieu Bernardo Mattio, prêtre italien (1845 – 1914), du serviteur de Dieu Quirico Pignalberi, prêtre italien (1891 – 1982), de la servante de Dieu Teodora Campostrini, religieuse italienne (1788 – 1860), de la servante de Dieu María Nieves de la Sagrada Familia, religieuse espagnole (1900 – 1978), et de la servante de Dieu Bianca Piccolomini Clementini, religieuse italienne (1875 – 1959), sont reconnues.
Un miracle de la bienheureuse Elisabeth de la Trinité
La future Elisabeth de la Trinité a manifesté dès l’âge de 11 ans sa volonté d’entrer au Carmel. Sans accord familial, elle doit cependant attendre sa majorité pour ce faire. « Qu’importe, écrit-elle dans son journal, je puis être carmélite en-dedans. »
Il lui faut attendre le 2 août 1901, pour – enfin ! – entrer au Carmel. Pour cinq petites années, puisque la maladie l’emportera en 1906. Cinq années qu’elle mettra à grandir dans l’amour de Dieu, à l’écoute de sa Parole : « Ce n’est pas tout d’entendre cette Parole, il faut encore la garder. »
La mort d’Elisabeth de la Trinité survient très vite, mais, rapidement, la supérieure du Carmel de Dijon décide de publier une petite biographie posthume de quatorze pages, qui sera diffusée aux différents carmels. La publication en est très vite épuisée, et c’est ensuite un livre sur Elisabeth de la Trinité, intitulé Souvenirs, qui est publié en 1909, à 1.500 exemplaires. Première publication, très vite insuffisante, qui oblige à plusieurs rééditions : 25.000 exemplaires sont ainsi vendus en 1919, 80.000 exemplaires en 1935, plus de 100.000 exemplaires en 1956, etc.
La Trinité et la canonisation
Dans le même temps, Elisabeth de la Trinité fait l’objet de plusieurs livres qui viennent confirmer l’analyse de Mgr Charles-Paul Sagot du Vauroux, évêque d’Agen, qui affirme dès le départ que « le plus remarquable dans la vie de sœur Elisabeth de la Trinité, c’est l’exacte conformité de ses vues, de ses attraits, de sa vie intérieure, de ses paroles, avec les principes les plus sûrs de la théologie mystique ».
Le plus connu de ses textes demeure celui écrit le 21 novembre 1904, et qui débute ainsi :
« Ô mon Dieu, Trinité que j’adore, aidez-moi à m’oublier entièrement pour m’établir en vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l’éternité. »
Cet admirable condensé de sa pensée ne doit pas celer le reste de ses écrits, désormais facilement accessibles. Terminons sur cette pensée, qui résume – peut-être – sa vie : « Dieu t’aime aujourd’hui, comme Il t’aimait hier et t’aimera demain. »
Béatifiée par Jean-Paul II le 25 novembre 1984 – « L’une des filles de France qui avait la plus grande influence sur ma vie », dira-t-il, Elisabeth de la Trinité n’attend donc plus, désormais, que la date de sa canonisation.