Le cardinal Brandmüller met en garde l’Eglise, et les évêques, contre une « soif perverse d’autodestruction »

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Le cardinal Walter Brandmüller, historien de l’Eglise, aujourd’hui à la retraite, a récemment accordé un entretien au quotidien régional allemand Rheinische Post, dans lequel il dénonce le projet libéral des évêques allemands et met l’Eglise en garde contre l’« autodestruction » qu’elle subit de certains de ses membres. Il regrette l’existence, dans certains cercles de l’Eglise, d’une sorte de « soif perverse d’autodestruction », citant l’exemple de certains qui « sapent le principe de la procréation de différentes façons ou remettent en question l’identité sexuelle naturelle de l’homme et de la femme. »
 

Adapter le discours de l’Eglise au « politiquement correct » relève de l’« autodestruction »

 
Le cardinal Brandmüller met notamment en garde contre le danger d’adapter le discours de l’Eglise au « politiquement correct », conscient toutefois que la violation de cette doxa fait courir le « risque d’une exécution par les médias ». Il regrette donc à ce sujet la « dynamique silencieuse dans laquelle la majorité » des évêques a glissé, mais également l’abandon de « ceux qui regardent silencieusement l’exécution ». Personne ne peut affirmer qu’« une telle conduite est digne d’un chrétien » a-t-il affirmé, « particulièrement lorsque l’on traite des questions fondamentales concernant l’enseignement de la foi et la morale selon l’Evangile du Christ ».
 
« Dans quel but recevons-nous le sacrement de la confirmation ? », lance-t-il. « Les évêques ne promettent-ils pas, le jour de leur consécration, de proclamer avec foi l’Evangile du Christ, et de préserver le dépôt de la Foi selon la tradition de l’Eglise, pur et entier, toujours et partout ? »
 

Le cardinal Brandmüller appelle les évêques à renoncer à une « soif perverse d’autodestruction »

 
Le cardinal a donc appelé à une « désécularisation » de l’Eglise, c’est-à-dire à une manière de penser qui ne suive pas des principes et des calculs du monde, mais « la vérité de la Foi. »
 
Le cardinal Brandmüller a encouragé, pour ce faire, les évêques à ne pas se satisfaire de prêcher un « christianisme “light” ». « Nous devons avoir le courage d’exiger un programme qui soit fermement opposé au courant social actuellement dominant, et qui soit totalement conforme » aux commandements.
 
« L’Eglise peut et doit proclamer la loi naturelle qui a atteint sa perfection avec les Evangiles et qui est compréhensible pour tout homme de bonne volonté », a-t-il affirmé au journal, avant de conclure : « L’Eglise ne devrait pas se permettre de dévier à cause d’une résistance croissante à son message. »
 

Béatrice Romée