Dans un entretien accordé à LifeSiteNews et au Blog de Jeanne Smits, le cardinal Burke s’est exprimé sur l’Exhortation apostolique post-synodale Amoris laetitia en prenant acte du « trouble » semé par le texte parmi les catholiques bien formés devant certaines de ses affirmations. L’entretien portait plus largement sur la crise du mariage aujourd’hui, que l’Exhortation veut prendre en compte. Mais à la question de savoir s’il est acceptable de faire une lecture critique du texte du pape François, le cardinal Burke, aujourd’hui cardinal patron de l’ordre de Malte, a répondu : « Je ne crois pas qu’il puisse en être autrement, car le pape lui-même dit que le document est constitué par ses réflexions à la suite de l’expérience du synode, et ses réflexions sont personnelles. »
Le cardinal Burke s’exprime sur le mariage, le salut et la virginité consacrée
Pour la formation des jeunes catholiques comme pour la préparation au mariage, le cardinal Burke, reconnaissant que celles-ci sont souvent défaillantes en raison « d’une catéchèse très insuffisante », a recommandé que les catholiques se forment en lisant le Catéchisme de l’Eglise catholique et qu’ils cherchent à approfondir les points qu’ils n’auraient pas compris. « Notre foi est notre salut et si nous ne connaissons pas notre foi nous courons certainement le risque de perdre notre salut », a-t-il déclaré. Cela suppose notamment de revenir à l’enseignement traditionnel complet sur le mariage qui est « reflet de l’amour des trois Personnes de la Sainte Trinité » et qui à ce titre est « fidèle et durable » et « donne la vie ».
Le cardinal Burke a souligné le rôle « létal » de la contraception et de la mentalité contraceptive pour de nombreux mariages dans la mesure où elles « diminuent l’amour entre le mari et la femme », qui n’est plus donné entièrement. « Nous voyons qu’on utilise l’argument selon lequel l’union sexuelle sans sa dimension procréatrice est maritale pour justifier l’activité sexuelle entre deux personnes de même sexe, et ainsi de suite, car ils disent : “Eh bien, c’est une activité aimante même si elle ne donne pas la vie” », a ajouté le cardinal.
“Amoris laetitia” peut être critiqué dans la mesure où le pape y exprime des réflexions personnelles
Sur des questions brûlantes abordées de manière sibylline mais réelle par l’Exhortation, le cardinal Burke a apporté des réponses claires sans mettre directement en cause le texte pontifical, si ce n’est en soulignant que le pape François a choisi ouvertement de s’exprimer à titre personnel.
La question de l’accès à la communion des divorcés « remariés », a notamment souligné le cardinal Burke, est à considérer en faisant bien « la distinction entre le péché individuel et le fait de vivre publiquement dans un état qui viole » la fidélité conjugale. « Si on va se confesser pour s’accuser du péché d’infidélité, quand on a l’intention de continuer de vivre dans cette situation, alors il manque un élément essentiel du repentir – le ferme propos de s’amender – et par conséquent il ne peut y avoir d’absolution ni, bien sûr, la possibilité de s’approcher de la Sainte Communion », a-t-il rappelé.
Le cardinal Burke souligne l’importance d’une expression claire du magistère
Il a également tenu à souligner que toute parole du pape, fût-elle contenue dans une Exhortation apostolique, ne relève pas du magistère dès lors que la forme elle-même de l’Exhortation apostolique n’est manifestement pas respectée.
Il a indirectement critiqué Amoris laetitia en rappelant que l’homme peut mériter la damnation éternelle en refusant de salut, là où l’Exhortation affirme : « Personne ne peut être condamné pour toujours parce que ce n’est pas la logique de l’Évangile »
Il a enfin rappelé la supériorité de la vocation à la virginité consacrée qui « représente la perfection de l’amour ».
On peut lire l’intégralité de l’entretien ici.