Le cardinal Raymond Burke reparle de la crise de la foi dans l’Eglise et de la « fin des temps » et rappelle qu’il ne faut pas « idolâtrer » le pape

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Le cardinal Raymond Burke lors de la Marche pour la vie à Rome en mai 2017.

 
C’est sans doute la plus directe, la plus explicite de ses conférences à ce jour à propos de la crise sans précédent où se trouvent le monde et l’Eglise. Le cardinal Raymond Burke s’est exprimé le 17 juillet dernier devant le « Church Teaches Forum » dont la 32e édition était célébrée à Louisville dans le Kentucky, aux Etats-Unis : il a pris à bras-le-corps les questions les plus brûlantes que se posent de nombreux fidèles aujourd’hui. Parlant clairement de la « confusion, la division et l’erreur » qui ont envahi l’Eglise, son Eminence a notamment abordé la question de la parole du pape François, rappelant qu’il ne faut pas « idolâtrer » le souverain pontife et que l’Eglise fait traditionnellement la distinction entre le pape en tant que personne et en tant que vicaire du Christ. Il a aussi évoqué la question de la fin des temps, alors que l’inquiétude de nombreux fidèles va croissant, annonçant qu’il « se pourrait bien » que ces temps soient les nôtres.
 
Nous vous proposons la traduction intégrale de cette importante conférence, à lire ici.
 

Le cardinal Raymond Burke évoque la crise de l’Eglise comme signe de la fin des temps

 
Le cardinal Burke y désigne clairement la manière « diabolique » dont la confusion et l’erreur ont gagné non seulement le monde, mais aussi l’Eglise qui semble vouloir y répondre en manquant de « clarté et de courage pour l’annonce de l’Evangile de la vie et de l’Amour divin ».
 
S’il est absurde de penser que le pape puisse enseigner l’erreur en raison des promesses de Notre Seigneur Jésus Christ (« les portes de l’enfer ne prévaudront pas »), le cardinal Burke répond à sa manière à ceux qui tentent de justifier chacun des dires du pape François en essayant des les « expliquer doctrinalement » : il faut « distinguer, ainsi que l’Eglise l’a toujours fait, entre les paroles de l’homme qui est pape, et les paroles du pape en tant que vicaire du Christ sur terre. Au Moyen Age, l’Eglise parlait des deux corps du pape : le corps de l’homme et le corps du vicaire du Christ. En fait, la vêture traditionnelle du pape, spécialement la mozzetta rouge avec l’étole représentant les apôtres saint Pierre et saint Paul, représente visiblement le vrai corps du pape lorsqu’il expose l’enseignement de l’Eglise. »
 
Le pape François parle souvent « en son premier corps », rappelle le cardinal Burke, « même dans des documents qui par le passé ont constitué un enseignement plus solennel ».
 

Prendre chacune des paroles de François comme élément du magistère, c’est idolâtrer le pape

 
« Sans cette distinction, nous pourrions facilement perdre le respect de la papauté ou être conduits à penser que, si nous ne sommes pas en accord avec les opinions personnelles de l’homme qui est le pontife romain, il nous faudrait rompre la communion avec l’Eglise », poursuit plus loin le cardinal, mettant clairement en garde contre la tentation actuelle du schisme.
 
Le devoir du fidèle aujourd’hui est d’« étudier plus attentivement les enseignements de la foi contenus dans le Catéchisme de l’Eglise catholique, et être prêts à défendre ces enseignements contre tout mensonge qui porterait atteinte à la foi et donc à l’unité de l’Eglise », quel que soit le prix, a déclaré le cardinal Burke, reconnaissant que « ces temps extrêmement difficiles où nous vivons » peuvent « de manière réaliste », « sembler apocalyptiques ».
 

Notre traduction intégrale de la conférence du cardinal Raymond Burke

 
Ainsi, à propos du message de Notre Dame de Fatima, il a déclaré : « En célébrant le centenaire des apparitions de Notre Dame de Fatima, nous devons nous rappeler comment son message, ou comme on l’appelle parfois, son secret, a pour principal objectif de répondre à une apostasie largement répandue dans l’Eglise et à la défaillance des pasteurs de l’Eglise par rapport à sa correction. »
 
Le cardinal a ajouté : « Il ne nous appartient pas de nous inquiéter de savoir si ces temps sont apocalyptiques ou non, mais de rester fidèle, généreux et courageux dans le service du Christ dans son Corps mystique, l’Eglise. Car nous savons que le dernier chapitre de l’histoire de ces temps est déjà écrit. C’est l’histoire de la victoire du Christ sur le péché et son fruit le plus mortel, la mort éternelle. Il nous reste à écrire, avec le Christ, les chapitres intermédiaires, par notre fidélité, notre courage et notre générosité en tant que véritables coopérateurs, véritables soldats du Christ. Il nous reste d’être les bons et fidèles serviteurs qui veillent pour ouvrir la porte au Maître à son retour. »
 
La traduction intégrale de sa conférence se trouve ici.
 

Jeanne Smits