Une chapelle catholique incendiée au Chili par des indigènes Mapuche

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Pancarte laissée par les militants indigènes du « peuple Mapuche ».

 
Dans la nuit de lundi à mardi, une chapelle dépendant de la paroisse catholique Notre-Dame du Carmel de la ville de Cañete, dans la région du Biobio au Chili, a été complètement détruite par un incendie volontaire revendiqué par des militants indigènes du « peuple Mapuche ». Il s’agit de la sixième destruction de lieux de culte chrétiens dans une série d’attentats perpétrés en Araucanie et dans la région du Biobio.
 
C’est une bande d’hommes encapuchonnés qui ont mis le feu au bâtiment, laissant une pancarte qui accuse Mgr Stegmaïer, évêque de Villarrica, de complicité avec la répression de l’État contre des activistes Mapuche. Il est désigné comme « responsable de la violence contre l’Eglise ». Les incendiaires se sont évaporés dans la nature.
 

Les indigènes Mapuche du Chili s’attaquent à l’Eglise catholique

 
Le 2 mars dernier, cet évêque avait demandé que soient délogés des militants Mapuche occupant un centre de formation apostolique qui dépend de son diocèse dans la région d’Araucanie. Son appel avait abouti à l’arrestation de 11 personnes. Les indigènes réclament depuis 2014 les terrains sur lesquels sont installés les bâtiments du séminaire diocésain.
 
Un responsable des militants Mapuche déclarait alors : « L’Eglise a apporté la preuve qu’elle fait partie de l’Etat, il n’y aura pas de paix tant que l’Eglise n’aura pas été expulsée du territoire Mapuche. »
 
Début avril, c’est une église évangélique de l’union chrétienne qui a été brûlée à Ercilla. Les incendiaires avaient laissé des pamphlets où l’on pouvait lire : « Toutes les églises seront brûlées. »
 

Une chapelle catholique incendiée à Cañete

 
L’évêque du diocèse voisin de Temuco, Mgr Hector Eduardo Vargas, dans un entretien accordé à un quotidien local, a souligné : « Les églises brûlées sont implantées au cœur des communautés Mapuche, et il faut garder à l’esprit que ces églises ont été construites par les Mapuche eux-mêmes. (…) Ils sont les premiers animateurs de ces communautés : ils s’occupent des catéchismes, ils sont missionnaires laïques, il y a même parmi eux des séminaristes. Aujourd’hui les gens ont peur. Ces attaques n’affectent pas seulement l’Eglise mais la communauté locale elle-même. » Il a rappelé que « le peuple Mapuche est profondément religieux ».
 
On peut en conclure qu’il s’agit d’une minorité révolutionnaire qui se livre aux attaques actuelles contre l’Eglise catholique et les chrétiens en général dans cette région, au nom d’un anticolonialisme qui, lui, n’est pas marginal – puisqu’un mouvement important, y compris au sein de l’Eglise, met en avant les droits des cultures indigènes.
 

Anne Dolhein