Ce sera le plus important centre d’information biologique du pays, et sans doute même du monde entier : jeudi, la banque nationale des gènes de Chine commencera à fonctionner à Shenzhen dans la province du Guangdong. Pas moins de 10 millions d’échantillons biologiques y sont conservés, davantage certainement lorsque la banque fonctionnera à plein régime. Elle assurera la conservation et la gestion des ressources génétiques du pays. Le pays communiste s’est ainsi doté d’un outil qui lui permettra d’intervenir avec les outils les plus modernes sur la recherche et l’exploitation commerciale des génomes.
Selon les services de communication du Huada Genomics Institute, qui dépend du géant de la recherche génétique chinoise BGI, la banque doit répondre à l’ambition de créer le plus grand centre de stockage de données biologiques au monde : « Ce sera le Google du domaine des données des sciences de la vie », a indiqué son directeur, Xu Xun. Car un effort particulier a été fait pour rendre les données et les échantillons aisément accessibles.
La banque nationale des gènes, un lieu sans pareil pour le séquençage des génomes
La première tranche des travaux a permis d’élever une construction de 47.500 m² partagés entre la base de données et le centre de conservation des échantillons biologiques. BGI entend compléter ses constructions par une banque d’échantillons souterraine, la première de son espèce sur la planète, où pourront être conservées les ressources génétiques principales du monde entier.
L’une des activités les plus importantes de la banque consistera en la lecture, le décodage et l’édition des gènes, au service de la biomédecine, de l’agriculture, de la microbiologie et de la biologie marine. Qui dit décodage et surtout édition des gènes et des génomes parle en réalité d’ingénierie génétique et donc de la modification des espèces, et du clonage. Vu qu’en Chine on ne s’interdit pas grand-chose dans ce domaine, il y a fort à parier que la nouvelle banque, avec ses centres d’application sur place, servira de plate-forme à bien des apprentis sorciers.
Avec sa banque de gènes, la Chine espère peser sur les biotechnologies et l’édition génétique
Les ressources informatiques sont à la hauteur. Si la banque nationale des gènes possède déjà 10 millions d’échantillons biologiques, elle offre également une capacité de stockage de données de 60 pétaoctets qui devraient s’étendre avec le temps à 500 pétaoctets – sachant qu’un pétaoctet équivaut à 1.024 téraoctets.
La banque nationale de gènes a déjà constitué des partenariats stratégiques avec plus de 100 institutions nationales et internationales, y compris l’International Society for Biological and Environmental Repositories, le Global Genome Biodiversity Network et le Svalbard Global Seed Vault norvégien. Sont également prévus des échanges de données quotidiennes avec la banque de données ADN du Japon, le Laboratoire européen de biologie moléculaire et le Centre national des États-Unis pour l’information biotechnologique.
Dans le domaine du séquençage du génome et de ses applications, le mondialisme est déjà pleinement à l’œuvre.