C’est l’heure des grandes manœuvres pour la Chine, et elles ne sont pas seulement politiques. Après le sommet de l’Organisation de Shanghai pour la Coopération qui a notamment accueilli à Astana Vladimir Poutine et Xi Jinping, au moment de l’actuelle visite du Premier ministre du Bangladesh, Mme Sheikh Hasina, à Pékin pour resserrer les liens de son pays avec la Chine alors que les tensions de celles-ci avec l’Inde voisine augmentent, des manœuvres militaires sont également à l’ordre du jour. La Chine doit organiser dans les prochains jours des exercices militaires conjoints avec le Bélarus, allié de poids de la Russie, pays hostile à l’OTAN, et ce aux portes même de la Pologne dans la région de Brest.

Le média d’Etat chinois Xinhua a déclaré que ces exercices « visent à améliorer les niveaux d’entraînement et les capacités de coordination des troupes participantes, ainsi qu’à approfondir la coopération pratique entre les armées des deux pays ».

Les manœuvres Chine-Bélarus, un message adressé à l’OTAN ?

Cela ressemble à une démonstration de force et de cohésion au moment même où se tient le sommet de l’OTAN à Washington, prévu pour prendre fin ce jeudi.

Le fait que les exercices se fassent en dehors de la participation russe ou du cadre de l’Organisation du traité de sécurité collective regroupant aujourd’hui le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Russie, le Tadjikistan et la Biélorussie, semble indiquer une volonté de rapprochement plus étroit entre cette dernière et la Chine. C’est en tout cas l’avis de Pavel Slunkin, ancien diplomate biélorusse, rapporté par le Daily Express.

En affichant ainsi sa proximité avec un pays qui soutient ouvertement la position russe par rapport à l’Ukraine, la Chine envoie un message qui va bien au-delà de sa prétention de trouver une solution politique à la guerre en cours.

Anne Dolhein