La Chine censure l’information sur Internet

Chine censure information internet
 
Le principal régulateur d’internet en Chine a ordonné aux plus importants opérateurs sur Internet, dont Sina corp. et Tencent Holdings, de cesser de mettre en ligne des informations produites sous leur responsabilité, dernier effort en date du gouvernement pour renforcer son contrôle sur l’industrie du Web et de de l’information. L’administration chinoise du cyberespace a bloqué plusieurs des principaux portails d’information, dont Sohu.Com et NetEasa, ont rapporté les médias chinois. Ces compagnies sont accusées d’avoir « gravement violé » les règles d’Internet en mettant à la disposition du public de nombreux contenus d’information obtenus grâce à des reportages « maison », ce qui entraîne « d’énormes effets pervers », selon un rapport paru dans un journal chinois, The Paper on Sunday, citant l’administration chinoise du cyberespace. La censure va remédier à tout cela !
 
Cette agence a demandé vendredi aux opérateurs de services d’information en ligne ou sur portable de désactiver leurs services de nouvelles relatives aux « affaires courantes » (politiques, économiques, militaires, sociales) vendredi. La plus grande société internet d’Asie est chinoise. Tout comme ses pairs du continent, elle a développé ses équipes afin de proposer des informations originales. Aujourd’hui, le pouvoir chinois l’oblige à se limiter à publier les informations contrôlées par le gouvernement.
 

La Chine renforce sa censure de l’information sur Internet

 
Ce coup de balai assure aux autorités le contrôle quasi-absolu sur l’information en ligne, lui donnant en même temps l’exclusivité du discours politique. Le président Xi Jinping a insisté sur le fait que les médias chinois doivent servir les intérêts du Parti communiste en place. Le PC voit les médias comme une menace contre son emprise dictatoriale en Chine : c’est une tradition de longue date…
 
Xi Jinping bétonne donc son pouvoir, à l’approche du remaniement quinquennal du parti l’an prochain. Pour Wily Lam, professeur adjoint au Centre des études chinoises de l’université de Hong Kong, le président « renforce vraiment sa croisade pour réduire ses opposants au silence dans les médias. »
 
Des pénalités financières sont prévues pour les sites Internet accusés d’avoir violé les règles… Les représentants de Sohu, Tencent, Sina et NetEase ont préféré ne pas faire de commentaire.
 

Le Parti communiste de Chine entend museler l’information

 
Le gouvernement envisage de peser de manière plus immédiate sur les médias en ligne. Le pouvoir vise à occuper des sièges dans les conseils d’administration de ces sociétés en y prenant une participation d’au moins 1 %. En échange de quoi, elles seraient autorisées à émettre des informations quotidiennement.
 
Les géants de l’Internet en Chine touchent des centaines de millions de gens (Tencent et WeChat ont un milliard d’utilisateurs !). Ils n’ont cependant pas le droit d’émettre un contenu qui leur soit propre ni d’engager des journalistes ou des éditorialistes. Cependant, des enquêtes récemment mises en ligne ont fait état d’affaires de corruption ou ont couvert des questions de société en lien avec des manifestations pour les droits de l’homme. Certains de ces articles ont été rapidement retirés. Censure, encore ?
 
La modification des règles par le pouvoir intervient peu de temps après que la Chine a remplacé son régulateur en chef d’internet, Xu Lin. Cet ancien chef de la propagande qui travailla brièvement avec Xi Jinping alors que celui-ci occupait brièvement la fonction de chef du Parti à Shanghai en 2007, a succédé à Lu Wei en juin comme responsable de l’administration du cyberespace.
 
Xi Jinping continue de poser ses pions…
 

Patrick Neuville