La presse chinoise continue sur sa lancée. A l’issue du sommet du G20 qui s’est achevé lundi à Hangzhou, le Global Times titre sur « les multiples victoires de la Chine », à commencer par l’avantage d’être le point de mire du monde entier. C’est à « l’organisation soignée » de l’événement qu’il faut attribuer des « résultats abondants ». « Le sommet de Hangzhou certainement consolidé le statut (du G20) au sein de la gouvernance globale », constate le journal, pour qui cette gouvernance globale est un objectif à atteindre…
L’éditorialiste se félicite de ce que la Chine puisse exposer ses idées et ses choix devant le monde entier. « Cela a ouvert la porte à une communication tous azimuts entre la Chine et le monde extérieur » » : le journal se réjouit particulièrement de la rencontre du président chinois Xi Jinping avec ses homologues américains et russes et de la possibilité d’amélioration des liens entre la Chine et le Japon et la Corée du Sud respectivement.
La Chine estime avoir su s’imposer à l’Occident
Tout cela a valu à la Chine beaucoup de « puissance douce », qui sera mise à profit pour promouvoir son « système unique » – à celui du communisme de marché.
Evoquant la bourde – ou l’affront délibéré – de l’accueil de Barack Obama sur le tarmac de Hangzhou, où le président américain n’a pas bénéficié du tapis rouge à la sortie de son avion, mais en est sorti par une sorte de porte dérobée, le Global Times se réjouit encore de ce que la Chine ait su imposer ses propres façons de faire. Différentes des manières occidentales, « mais qu’est-ce que cela peut faire ? »
« Le monde est divers, la Chine n’a pas à se sentir intimidée à l’idée de faire montre de ses caractéristiques culturelles, ni à se préoccuper de ce que l’Occident pourrait bien en penser »…
Après le G20 de Hangzhou, la Chine crie victoire
On croirait lire un éditorial de la Pravda, non sans l’habituelle dose d’auto-glorification des régimes communistes de l’époque de la Guerre froide. Mais précisément, la Chine est toujours un régime communiste revendiqué et sa presse est contrôlée par le parti. Il n’est pas étonnant d’y lire : « De nombreux pays ne font que crier des slogans, alors que la Chine est vouée à l’action. La pittoresque Hangzhou devient plus belle après avoir accueilli le G20. Malgré des critiques, son impact positif fera le bonheur des résidents et des voyageurs domestiques de Hangzhou pendant de longues années encore. »
Tout cela aura permis à la Chine, malgré la controverse, de montrer qu’elle est une grande puissance, de plus en plus habiles dans ses rapports avec l’Occident : « Le développement rapide est le paramètre le plus important qui permettra à la Chine de gagner le respect et d’imposer son discours. La manière dont l’Occident nous voit est l’un des paramètres les moins importants. Nous avons également compris ce qu’est l’unité mondiale. La Chine doit participer à l’effort de l’unification du monde. Le sommet du G20 prouve que la Chine en a la capacité et que cela est dans notre intérêt », conclut l’éditorial.
On ne pourra pas dire que la Chine ne nous avait pas prévenus.