Alors que la Maison Blanche et le président américain Barack Obama viennent de faire parvenir aux Nations unies leur plan de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le « Clean Power Plan », les Républicains ont dénoncé l’imposition de mesures « pour le climat » par l’ONU aux Etats-Unis. Ils relèvent l’absence de ratification du plan par le Sénat américain, ratification que la Constitution des Etats-Unis exige.
Obama espère valider les objectifs présentés à l’ONU lors de la conférence de Paris sur le climat, qui doit se tenir du 30 novembre au 11 décembre prochain.
La Maison Blanche propose ainsi de réduire ses rejets de gaz carbonique en 2025 de 26 à 28% par rapport au niveau de 2005. Les Républicains ont vivement critiqué ce plan de réduction des émissions de gaz dits à effet de serre quelques heures après en avoir pris connaissance, et invité les autres pays à « procéder avec prudence » dans leurs négociations avec Washington sur le climat, soulignant que tout accord pourrait être annulé.
Les Républicains dénoncent l’imposition de mesures pour le climat par l’ONU
Ils estiment que l’administration Obama n’a ni l’autorité politique, ni l’autorité légale pour engager les Etats-Unis dans un tel accord international décidé sans l’aval des autorités nationales compétentes. « Etant donné que les deux tiers du gouvernement fédéral n’ont même pas approuvé le Clean Power Plan et que 13 Etats ont déjà promis de le combattre, nos partenaires internationaux devraient procéder avec prudence avant de s’engager dans un accord contraignant et inaccessible », a déclaré le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell.
Obama appuie son Clean Power Plan sur les régulations de l’EPA, déjà contestées par les Républicains
Les Etats-Unis comptent se reposer sur des mesures déjà en place pour tenir leurs nouveaux objectifs, comme les normes d’économie de carburant pour les véhicules, et l’amélioration de l’efficacité des appareils. Le plan prévoit également de s’appuyer sur les réglementations de l’Agence de protection environnementale (EPA) concernant les réductions d’émissions des centrales et les émissions de méthane du secteur des hydrocarbures.
« En invoquant énergiquement les réglementations de l’EPA, l’administration essaie de convaincre des audiences internationales sceptiques que les Etats-Unis pourront atteindre leurs nouveaux objectifs sur le climat malgré la résistance des Républicains », a expliqué Paul Bledsoe, ancien responsable de la Maison Blanche sous la présidence de Bill Clinton.
Si Obama impose ses mesures pour le climat, une prochaine administration républicaine pourrait les défaire
Mais les réglementations de l’EPA sont elles-mêmes remises en cause par les Républicains puisque le 16 avril prochain, la cour d’appel fédérale de Washington entendra les arguments de 13 Etats américains opposés à ces nouvelles directives en raison de l’absence de données scientifiques pour les justifier, et de leur impact catastrophique sur l’économie américaine.
Jeff Holmstead, ancien administrateur de l’EPA sous l’administration Bush, a mis en garde : même si les tribunaux acceptent les réglementations voulues par l’EPA, une prochaine administration républicaine pourrait les annuler.