Rebelotte sur le climat. Nous avions déjà eu le thème de l’année la plus minée par les catastrophes naturelles, ouragans, sécheresses, inondations ou incendies… 2024 acquiert une nouvelle couronne : celle de l’année la plus chaude jamais enregistrée, selon plusieurs médias. CNN et la BBC nous servent un énième avertissement dramatique sur la montée des températures, menaçant les mauvais élèves que nous sommes car tout ça, bien sûr, c’est toujours à cause du changement climatique causé par l’homme. La palme de l’absurdie revient néanmoins à la presse Canadienne qui parle d’« année la plus chaude de l’histoire mondiale », c’est-à-dire sur environ 4,5 milliards d’années !
Sauf qu’en réalité, nous sommes loin d’avoir une quelconque certitude en la matière, même depuis le XIXe siècle où trop peu de mesures à trop peu d’endroits ont été (bien) prises. Les arguments employés minimisent la réalité ou la falsifient : ils veulent encore une fois marquer les esprits – faire peur.
Avec 2024, déclarée l’année la plus chaude, on aurait dépassé le seuil des 1,5 °C
Comme le note Anthony Watts sur le site en ligne ClimateRealism, cette idée est principalement fondée sur des données du Copernicus Climate Change Service (C3S), un programme européen qui compte parmi les nombreux systèmes mondiaux de surveillance de la température : c’est leur communiqué de presse, « 2024 – une deuxième année record, après l’exceptionnelle année 2023 », qui a été immédiatement réutilisé par les médias du monde entier.
Très exactement, nous dit-il, le C3S indique que 2024 a été l’année la plus chaude dans un ensemble de données multi-températures mondiales remontant à 1850. Que l’année a enregistré une température moyenne mondiale de 15,10 °C, soit 0,12 °C de plus que la valeur annuelle la plus élevée précédente, située en 2023. Et que 2024 a été 0,72 °C plus chaude que la moyenne de 1991-2020 et 1,60 °C plus chaude que le niveau préindustriel, ce qui en fait la première année civile à dépasser 1,5 °C au-dessus de ce niveau.
Or, 1,5 °C, c’est le premier seuil imaginé de l’Accord de Paris de 2015, qui préconisait de contenir « l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C (…) en poursuivant l’action menée pour limiter l’élévation de la température à 1,5 °C » d’ici à la fin du siècle. 1,5 °C, c’est pour beaucoup un signal d’alarme.
Températures : un mélange de relevés peu fiables, d’extrapolations et de simulations informatiques
Mais on ne retrouve pas ces chiffres ailleurs. La National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) et la National Aeronautics and Space Administration (NASA) rapportent aussi que 2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée. Mais elles estiment que la Terre était seulement environ 1,46 °C et 1,47 °C plus chaude que la moyenne du niveau préindustriel. Tandis que le Meteorology Office du Royaume-Uni évoque le chiffre de 1,53 °C et l’agence météorologique japonaise celui de 1,57 °C. Déjà, le doute s’installe.
Cela pose en effet des questions sur les prises de mesures dont la rigueur n’est pas, on le sait, au rendez-vous. En 2022, un rapport, publié par le Heartland Institute, avait révélé qu’environ 96 % des stations de température américaines utilisées pour mesurer le changement climatique ne respectent pas ce que la NOAA considère comme un placement « acceptable » : elles sont corrompues par des effets localisés de l’urbanisation produisant un biais thermique et faussant les normes mêmes de la NOAA.
Et que dire de celles de la période 1850-1900, considérée comme l’ère pré-industrielle ! Un article du média en ligne Mercator s’étonne que ces agences connaissent, à deux décimales près, les températures de la seconde moitié du XIXe siècle… dans un temps où n’existaient que quelques thermomètres à mercure situés à quelques rares endroits de la planète. « Personne n’a vraiment idée de la chaleur qu’il faisait au Congo en 1884, et encore moins dans la mer de Chine méridionale. Ou en 1934. Ils inventent tout simplement. Et ils inventent des températures dont ils savent qu’elles ont dû être plus fraîches qu’aujourd’hui parce que c’est l’année la plus chaude de tous les temps », remarque l’auteur, John Robson.
Le climat aux ordres du catastrophisme, toujours
Dans leur hâte à imputer les températures de 2024 au changement climatique, les prophètes de malheur sous-estiment également l’impact des phénomènes climatiques naturels tels que le phénomène El Niño qui a largement contribué au réchauffement des températures de surface des océans en 2023 et 2024. Or ces derniers sont considérés comme le plus grand facteur d’influence sur la température atmosphérique. L’épisode El Niño ayant pris fin vers novembre, les températures atmosphériques mondiales de 2025 devraient être plus basses.
On peut donc juger, selon Anthony Watts, que le supposé réchauffement de 2024 est dû « à une combinaison de conditions naturelles et d’erreurs de mesures humaines ». Et pas au changement climatique ! Même le Groupe d’experts inter-gouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations Unies note qu’il n’a qu’une confiance moyenne dans l’attribution de la fréquence accrue des vagues de chaleur à l’influence humaine.
Enfin, pour prouver tout cela, on se fonde (et encore, avec fort peu de chiffres disponibles) sur les cent cinquante dernières années, soit un simple clin d’œil dans le temps géologique !
Selon Anthony Watts, « les preuves paléo-climatologiques montrent que la Terre a connu des périodes de températures nettement plus élevées bien avant la révolution industrielle. Par exemple, pendant la période interglaciaire émienne, il y a environ 120.000 ans, les températures mondiales étaient comparables ou même supérieures aux niveaux actuels ». Et lors de ce qu’on a appelé l’optimum climatique médiéval les températures étaient probablement comparables ou même supérieures à ce qu’elles sont aujourd’hui, malgré des niveaux de dioxyde de carbone nettement inférieurs.
Et encore une fois, rappelait Pauline Mille sur RiTV, le froid tue plus que le chaud…
A quand une approche qui prendrait en compte l’ensemble des données scientifiques, le contexte historique et la variabilité naturelle pour avoir une compréhension plus précise et moins alarmante de la dynamique climatique de notre planète ?
Mais le récit de catastrophe climatique est beaucoup plus intéressant à diffuser… Car il faut que ce soit de notre faute. Il suffit d’entendre la responsable stratégique du climat chez Copernicus : « La principale raison de ces températures record est l’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère » provenant de la combustion du charbon, du pétrole et du gaz. CQFD.