Pour le climat, la Californie s’allie avec la Chine, en dépit du gouvernement des Etats-Unis :
comme une odeur de rébellion…

Climat Californie Chine Etats Unis
Rick Perry, secrétaire américain à l’Energie, et Zhang Gaoli, vice-Premier ministre chinois, lors d’une rencontre à Pékin le 8 juin 2017.

 
Il qualifie Trump de « fou » et parle de « résistance ». Le gouverneur de la Californie, Jerry Brown, est passé à la vitesse supérieure, en court-circuitant l’autorité gouvernementale, avec ses opérations personnelles avec la Chine, sur fond de lutte contre le réchauffement. Outre-Atlantique, une partie de la presse s’en émeut, certains parlent de « trahison » et de « guerre civile ». Il devient manifeste que ces accords sur le climat, pourtant non contraignants (main de fer dans gant de velours) passeront outre les nations pour promouvoir à terme une régionalisation du monde sous l’égide d’un pouvoir supra-national.
 
Jerry Brown l’a bien compris et s’en fait le fer de lance, sur le sol américain.
 

Une trahison pour… le climat

 
Pour le chroniqueur Alex Newman du site The New American, c’est un défi que lance Jerry Brown au gouvernement élu des États-Unis qui a rejeté l’Accord de Paris. Et un défi qu’il entend lancer, rangé aux côtés d’une nation communiste qui a assassiné en masse les siens et s’acharne à saper la politique nationale et étrangère des Etats-Unis : en bref, une ennemie.
 
Une alliance de prime abord improbable. Qui s’explique par le seul fait que la Chine, progressiste, s’est engagée pour sauver le monde contre le méchant dioxyde de carbone (celui-là même qui permet la croissance des plantes et donc la vie sur terre) et qu’elle est devenue, par ce titre-là, fondamentalement fréquentable, mieux, préférable à la fidélité à son propre gouvernement.
 
Les critiques ne savent plus comment qualifier cette jacquerie d’Etats fédérés. Certains l’ont jugée profondément « illégale », en regard de la loi Logan qui interdit aux citoyens américains de négocier des politiques avec des puissances étrangères sans autorisation spécifique du gouvernement américain. D’autres ont carrément évoqué une « trahison ». Dans tous les cas, selon Newman, il y a défi : défi à la Constitution, défi à la loi et défi au bon sens.
 

La Californie signe avec la Chine

 
Le gouverneur de Californie, (surnommé « Moonbeam », « rayon de lune », à cause de ses idées très New Age) a toujours été un des plus fervents alarmistes : « Si nous voulons survivre, toute humanité doit opérer un revirement global. » Et il ne s’est jamais privé de dire son sentiment : « Donald Trump a tort sur les faits. Il a tort sur la science. Il est totalement dans l’erreur ». Et Brown dans la vérité.
 
Ces mots, il les a prononcés juste avant de s’envoler pour la Chine au début de mois de juin, où il a rencontré personnellement Xi Jinping pour y signer un accord promouvant une coopération plus étroite sur le domaine – avec le ministre de la Science et de la Technologie ainsi qu’avec deux provinces chinoises (notez que, sur place au même moment que Brown, Rick Perry, secrétaire à l’Énergie de Donald Trump, n’a même pas été reçu par le président chinois…)
 
Pour Jerry Brown, la décision de retrait de Trump n’est qu’un « échec temporaire ». Il a déclaré à The Associated Press que les gouverneurs des États-Unis pallieraient à la décision de leur chef !
 

« Une sorte de gouvernement national parallèle » David Roberts

 
Pour beaucoup, Brown devrait être inquiété et faire l’objet d’une enquête. Surtout qu’il revendique clairement sa démarche. Dans une interview accordée au Huffington Post, il a décrit la Californie comme « un véritable État-nation » : « Il est un peu audacieux de parler du partenariat sino-californien comme si nous étions une nation distincte, mais nous sommes une nation distincte ». « Trump a déserté, mais la Californie est sur le terrain, prête au combat » (avec la Chine communiste !)
 
Et pas seulement la Californie. D’autres gouverneurs d’extrême gauche ont rejoint ce combat hors-la-loi, comme Andrew Cuomo à New-York, mais aussi ceux de l’État de Washington, du Vermont, du Massachusetts, de Hawaï, de Rhode Island et de bien d’autres, sans compter des maires. Même les publications radicales de gauche le reconnaissent : « Les États et les villes forment une sorte de gouvernement national parallèle autour du changement climatique », a expliqué l’activiste David Roberts, dans un article du 1er juillet sur Vox, un important journal en ligne mondialiste.
 
Et pourtant, « aucun État ne doit, sans le consentement du Congrès, conclure un accord ou un traité avec un autre État, ou avec une puissance étrangère » dit l’article 1, section 10 de la Constitution.
 

« Sur la route d’une autre guerre civile » Daniel Greenfield

 
Comme un goût de Sécession ? Daniel Greenfield du FrontPage Magazine voit dans cette Alliance pour le Climat lancée par la Californie qui unit désormais des Etats américains à des régions et des pays, un air de ressemblance avec la Convention Montgomery qui vit la naissance des États Confédérés d’Amérique en 1861…
 
Dans les deux cas, se crée une alliance sécessionniste des États pour faire valoir leurs griefs contre le gouvernement fédéral sur un problème dans lequel ils sont en désaccord avec le pays.
 
Pour lui, il s’agit même d’une situation de trahison plus troublante à certains égards que la guerre civile originelle, car elle implique des États qui s’entendent ouvertement avec des puissances ennemies comme la Chine, « sapant le front uni du gouvernement national face à l’ennemi ». Problème d’autant plus crucial que la Chine fait actuellement collusion avec l’imprévisible Corée du Nord en termes commerciaux et nucléaires.
 

Les Etats-Unis au pas ?

 
Et comme l’esclavage (vraie-fausse raison de la guerre civile qui ravagea l’Amérique), le réchauffement climatique est une raison morale supérieure pour agir ? D’autant que lui aussi est un beau prétexte… Il suffit de voir qui a payé en majeure partie le voyage de Brown à Pékin : l’archi gauchiste « Energy Foundation », approvisionnée par les mondialistes Tom Steyer, George Soros, Bloomberg ou encore les Rockfeller… un nœud d’intérêts privés, commerciaux et idéologiques bien précis.
 
« Personne ne peut rester en marge », dixit Brown, de ce formidable mouvement en avant, à visée mondialiste et globalisante, opérée par ces accords toujours, ironiquement, non contraignants.
 
Maintenant le gouvernement américain a-t-il les mains suffisamment libres pour réagir à cette rébellion « climatique » d’États fédérés ?
 

Clémentine Jallais