Climat : les médias s’affolent sur le réchauffement de 2024 – et le retour de Trump

Climat médias réchauffement 2024
 

Les fins d’année ont toujours un petit goût d’apocalypse, et les chantres du changement climatique ne les ratent pas. En s’appuyant sur un rapport du programme européen Copernicus qui collecte et restitue de manière continue des données sur l’état de la Terre, de nombreux médias ont poussé des cris d’orfraie : 2024 sera la première année où le réchauffement dépassera 1,5°C depuis l’ère préindustrielle, ce qui, selon eux, entraînera fatalement des catastrophes météorologiques incalculables.

Comme le démontre ClimateRealism, non seulement c’est en grande partie faux, une fois de plus, mais surtout, ce réchauffement n’est pas un motif de crainte, encore moins de panique. Il est probable que 2024 connaisse des températures moyennes plus élevées qu’au cours des dernières décennies. Mais, d’abord, l’année n’est pas terminée. Peu d’éléments, selon la chercheuse Linnea Lueken, viennent étayer l’affirmation selon laquelle il s’agira des températures les plus élevées que l’homme ait jamais connues. Enfin, rien ne prouve que les catastrophes météorologiques se sont aggravées ou s’aggraveront.

Mais il faut avoir peur – c’est l’essentiel. Surtout que Trump revient aux commandes.

 

Le fameux seuil de 1,55°C est arbitraire

Le site en ligne de CNN a été le plus alarmiste au sujet de cette « nouvelle dévastatrice pour la planète » dans son article du 7 novembre dernier. De fait, le groupe Copernicus estime que 2024 finira par être 1,55°C plus chaud que la moyenne 1850-1900, soit 0,05°C de plus que la limite de réchauffement fixée par l’Accord de Paris. « Ils préviennent, dit CNN, qu’à ce niveau, la crise climatique d’origine humaine – alimentée par la pollution due aux combustibles fossiles qui emprisonnent la chaleur – commence à dépasser la capacité d’adaptation des humains et du monde naturel. »

Linnea Lueken, contributrice du Heartland Institute, fait d’emblée remarquer que sélectionner les données de température de ce XIXe siècle qui émergeait tout juste d’une petite période glaciaire, l’une des périodes les plus froides du dernier millénaire, fausse quelque peu le jeu : l’écart n’en est que plus exagéré.

Et puis ce fameux 1,5°C qui paraît partout comme un seuil catastrophique sacralisé scientifiquement est, en réalité, un choix de température arbitraire. Comme l’a montré un article du magazine Reason, cette limite a été élaborée dans les années 1990 par le Conseil consultatif allemand sur le changement global (dont un seul météorologue faisait partie !), comme une sorte de fenêtre de température tolérable, et reprise comme objectif par la conférence du GIEC à Paris en 2015. Il n’a aucun fondement scientifique.

Il est même probable que ce seuil ait déjà été dépassé ! Selon le météorologue Anthony Watts, les données de température mondiale de la surface de la Terre de Berkeley montrent que la planète pourrait s’être réchauffée de 2°C depuis 1750… Et que s’est-il produit ? Rien d’apocalyptique.

 

En 2024 ou autre, le réchauffement a des causes majeures naturelles

Le fameux seuil critique de 1,5°C ne fait donc planer aucune menace existentielle. Et il n’y a d’ailleurs pas d’augmentation des conditions météorologiques extrêmes. CNN a beau citer l’ouragan Milton, les inondations en Espagne et le faible enneigement du mont Fuji, ni les uns, ni les autres ne sont « alimentés par le changement climatique », assure l’auteur.

Comme l’a montré le Heartland Institute, l’ouragan Milton, quatrième cyclone tropical à atteindre le stade d’ouragan majeur, à la mi-octobre, n’était pas particulièrement imprévu. Des tempêtes similaires ont frappé la région au milieu des années 1800 et au début des années 1900. Les données concernant la Floride en particulier ne montrent aucune tendance en matière de gravité des ouragans : mieux, il apparaît que le léger réchauffement donne lieu à des ouragans de moins en moins fréquents et violents… Idem pour les inondations en Espagne que nous avons évoquées ici : l’histoire météorologique de l’Espagne est dogmatiquement ignorée par les médias. Quant à la neige sur le mont Fuji, « la plus tardive jamais vue » assènent-ils, les experts japonais eux-mêmes ne lient pas le phénomène au changement climatique.

Il y a des explications naturelles à ces vagues de chaleur, souvent déconnectées les unes des autres, comme l’expliquait le Heartland Institute. Et la BBC veut bien l’admettre dans son propre rapport des chiffres de Copernicus, quand elle écrit qu’une grande partie de la chaleur de cette année et de l’année dernière était due au « phénomène climatique naturel El Niño ». L’éruption volcanique du Hunga Tonga-Hunga Haʻapai, le 15 janvier 2022, a aussi contribué à une augmentation mondiale des températures sur plusieurs années, en renforçant la vapeur d’eau atmosphérique. Et l’activité du soleil a également eu un effet direct, quoique modeste, sur les températures de la Terre.

 

Trump fera beaucoup pour le climat – en n’accusant pas l’homme de son changement

Notons que la folie médiatique est évidemment accentuée par l’accès au pouvoir de Trump. Il faut relire cet article emblématique de CNN, quelques jours avant les élections américaines, qui racontait que la chaleur due au changement climatique sera si extrême que les premiers intervenants rempliront des sacs mortuaires de glace dans un ultime effort pour y glisser les gens et les sauver ! Pour le média, le fameux rapport de Copernicus « survient au moment où l’Amérique choisit un président qui a promis de réduire à néant les progrès accomplis en matière de climat, tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger ».

Trump a effectivement retiré les Etats-Unis de l’Accord de Paris au cours de son premier mandat, et a promis qu’il en ferait de même lors de son second. Cette (bonne) menace a plané sur la COP29 qui a eu lieu à la mi-novembre à Bakou. Mieux encore : l’ancien président pourrait appliquer les recommandations de politique climatique notifiées dans le fameux Projet 2025, publié en avril 2023, contre lequel le camp démocrate a engagé une bataille médiatique telle que Trump a dû, avant les élections, s’en distancer.

L’un de ses sept grands objectifs pour « faire tomber l’Etat profond » est en effet de « libérer la production énergétique américaine pour réduire les prix de l’énergie ». Parmi les 900 pages de ce document élaboré par la Heritage Foundation et plusieurs ex-membres du premier gouvernement Trump, on lit qu’il faut éradiquer la notion de « changement climatique » et y voir une stratégie pour « contrôler la population »…

De quoi faire bondir les médias mainstream qui se raccrochent à de petits chiffres à virgule. Seulement, à force, la peur peut provoquer la fatigue des esprits…

 

Clémentine Jallais