Le dérapage du déficit français n’en finit plus de faire ruminer les caciques de la Commission européenne, qui se posent toujours la question d’une amende contre la France pour non-respect des règles budgétaires européennes. Et ce d’autant plus qu’un certain nombre de nos partenaires européens montrent volontiers de l’agacement à voir notre pays ne pas respecter ses engagements – ce qui ne l’empêche pas, loin s’en faut, de prétendre donner des leçons aux autres…
Toutefois, à l’approche de l’annonce de l’évaluation par la Commission européenne des projets de budgets 2015 des pays de la zone euro, qui doit avoir lieu, sauf nouveau report, lundi prochain, tout le monde s’accorde à penser que les technocrates bruxellois ne tarderont plus à se décider.
Amende ou pas pour le budget français ?
Alors, amende ou pas ? « Ça peut encore aller dans un sens comme dans l’autre », assure-t-on – sans trop s’avancer donc… – dans les couloirs des bâtiments officiels.
Pour autant, il ne s’agit pas d’une réaction épidermique. Comme l’explique un autre de ces anonymes comme on croise tant dans ces bâtiments sans âme : « Si la procédure disciplinaire doit être renforcée parce que la France n’a pas pris de mesures concrètes, cela signifiera une amende : c’est ce que prévoient les règles. »
Mais ça n’est que reculer pour mieux sauter. Car, à défaut de décider d’une amende, il faut bien juger de la conformité des décisions françaises. Il y a trois semaines, à l’heure de quitter ses fonctions, la Commission Barroso affirmait ne pas trouver de difficulté au programme budgétaire de Paris. Mais aujourd’hui l’équipe Juncker semble penser, malgré les dénégations officielles d’un certain Pierre Moscovici, que c’est tout de même un peu faible…
Le jeu de la Commission Européenne
C’est le moins que l’on puisse dire ! Car, tant cette année que la prochaine, et peut-être la suivante, la France avoue qu’elle ne pourra réduire, comme elle l’avait affirmé, son déficit.
La question qui se pose est, en réalité, de savoir si Paris en est capable, ou si le gouvernement français s’est contenté de suivre le dossier sans se risquer, en période de désamour électoral, à trop d’impopulaires mesures.
Comme le signale un dernier anonyme, tout ce discours autour d’éventuelles sanctions est un « jeu » de paroles : « La Commission européenne se montre très dure, mais j’ignore jusqu’où elle ira. » Un jeu de pressions donc, pour faire bouger Paris.
Drôle de jeu !