La presse globaliste n’en finit pas de se déchaîner contre Donald Trump. Dans Le Figaro devenu macronien, le mondialiste Nicolas Baverez s’emporte (20 novembre) contre le président américain dont il tire – déjà ! – un premier « bilan » en forme de réquisitoire préfabriqué sous le titre : « China First », « America out ». Il faut aller dénicher le National Post, quotidien canadien, pour trouver un contrepoint, paru simultanément, à cet article hystérique – d’autant plus consternant qu’il survient alors que le président américain achève une tournée en Asie où il a recentré les relations entre Asie et Amérique sur le principe de la réciprocité. C’est le fondateur même du National Post, Conrad Black, qui prend le contre-pied de l’énarque français en qualifiant de « non-sens ce qu’on lit et entend au sujet de Donald Trump ».
Donald Trump « a réduit l’immigration illégale de 80 % », relève Conrad Black
« Personne ne semble s’intéresser au fait que Trump ait plus que doublé la croissance économique, réduit l’immigration illégale de 80 %, qu’il se soit retiré des délirants accords de Paris sur le Climat, qu’il ait aidé à augmenter la valeur des marchés de milliards de dollars et créé deux millions d’emplois », plaide Conrad Black qui loue par ailleurs « les plus importantes réductions d’impôts, en vue pour Noël, depuis Reagan » et la suppression « de la mesure la plus impopulaire de l’Obamacare, le mandat obligatoire ». L’ancien magnat canadien de la presse devenu britannique, jadis condamné pour « transactions financières illicites », honni et harcelé par les libéraux canadiens et converti au catholicisme, ajoute au crédit de Donald Trump d’avoir « permis la débâcle de l’EI et obtenu de la Chine qu’elle refuse le nucléaire nord-coréen ».
A Paris, Nicolas Baverez se félicite que malgré le retrait des Etats-Unis du TPP, qui plaçait les Etats-Unis sous une régulation transnationale dominée par Pékin, « l’accord asiatique de libre-échange promu par le Chine prospère » et que « le commerce international loin d’être bloqué par le protectionnisme américain, redécolle en 2017 avec une progression de 3,8 % »… Mais voilà qui pourrait aussi démontrer l’inverse de ce qu’il conclut.
Conrad Black dénonce deux décennies (Clinton et Obama) de « déclin absolu des Etats-Unis »
Au contraire, démontre Conrad Black, ce furent « ces vingt dernières années » qui ont constitué « la seule période de déclin absolu dans l’histoire de l’Amérique ». Et de citer ce que M. Baverez se garde bien d’évoquer : « Durant les deux décennies qui ont précédé Trump (années Clinton et Obama, NDLR), plus de 5.000 milliards de dollars et des milliers de vies humaines américaines ont été engloutis dans les guerres moyen-orientales, plaçant la plupart des Irakiens sous influence iranienne, provoquant l’immense tragédie des réfugiés, simultanément à la pire crise économique depuis 1930, à la perte de 75 % de la croissance du PIB par tête et de l’investissement aux Etats-Unis, à la perte de travail pour 15 millions de personnes, à l’entrée de millions d’immigrés non qualifiés illégaux, et à un doublement de la dette nationale sur les sept dernières années d’Obama ». Voilà qui explique l’élection de Donald Trump et recadre sévèrement le jugement de Baverez : le Français occulte le bilan désastreux du prédécesseur de Trump.
Baverez passe aussi sous silence un autre aspect de la mondialisation heureuse version Obama, dénoncé par Conrad Black : « L’explosion des disparités des revenus, l’argent étant pris à ceux qui l’ont gagné et donné à ceux qui ne l’ont pas gagné, marginalisant les vrais producteurs ». Sans parler « d’une hausse de la productivité qui, contrairement aux années Reagan et jusqu’à ce que Trump fût élu, n’a pas créé d’emplois ».
Conrad Black raille la législature macronienne, « alors que seuls 30 % des inscrits se sont exprimés »
Conrad Black raille la France macronienne chère à Baverez, stigmatisant sa déliquescence politique – comme celle des pays démocratiques avancés : « La France a éliminé ses partis traditionnels à l’exception d’un résidu de gaullistes, lors d’élections où seuls 30 % des inscrits se sont exprimés ; elle a confié sa législature à un parti créé ex nihilo, 15 mois plus tôt. »
En écrivant son article dans le National Post, Conrad Black n’avait pas lu celui de Nicolas Baverez. Mais il dénonce le prêt-à-penser totalitaire des médias, leur « haine de Trump ». Il accuse : « La seule personne dans l’histoire américaine qui a été portée à la présidence après avoir gagné des milliards de dollars et n’avoir jamais recherché ou occupé un emploi public, élu ou autre, ou une fonction militaire, est taxée d’imbécile, de n’avoir aucune idée des forces – traîtres évidemment – qui l’ont propulsé à cette haute fonction » – les Russes cela va de soi.
Les accusations de manipulations par la Russie dans la presse occidentale, pires que « dans l’hystérie du McCarthysme »
C’est le Guardian, quotidien britannique d’extrême gauche en quasi-faillite, qui prétend que Poutine a manipulé la politique américaine. « Cette irruption de la Russie, devenue croquemitaine plus puissant qu’il n’a jamais espéré l’être dans les années hystériques du McCarthysme, est piquante », raille Black. Or, note-t-il, « la Russie est dans une situation économique désespérée, avec un PIB inférieur à celui du Canada avec une population quatre fois supérieure ».
Pour Conrad Black, ce qui se passe aux Etats-Unis est la plus sordide mascarade de leur histoire : « L’équipe de Clinton a constitué un dossier de rumeurs et de forgeries sur Trump à partir de sources russes non identifiées, invérifiables, répandues à satiété dans les médias (rappelez-vous des prétendues douches dorées de prostituées réunies par Trump urinant dans un hôtel de Moscou !), et transmises au FBI. » Les médias prennent le relais en répétant leurs invocations sur la marginalisation des Etats-Unis. Fût-ce en se jetant dans les bras du régime totalitaire de la Chine communiste.