Viol et consentement : Migaud, jambe arc-en-ciel de Barnier

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Michel Barnier a défini dans son discours de politique générale ses « lignes rouges ». Il sera intransigeant sur les questions dites de société, sur toutes les réformes obtenues sous la pression du lobby arc-en-ciel. En particulier l’IVG, le mariage pour tous et la PMA. Mais il va plus loin : pour faire pendant à Bruno Retailleau, chargé de draguer à droite, Barnier a chargé Didier Migaud, le garde des Sceaux, sa jambe gauche en quelque sorte, de séduire et calmer les écologistes et les progressistes, aussi bien en freinant les initiatives du ministre de l’Intérieur qu’en avançant dans le programme moral établi par la maçonnerie. Or il existe une vieille revendication des associations féministes regardant la définition juridique du viol : il s’agit de pousser la France à s’aligner sur certains pays d’Europe et à modifier ses textes pour faire de la notion et du mot de consentement le cœur de la nouvelle définition du viol. Didier Migaud s’y est dit « favorable » vendredi dernier.

 

Bruxelles veut définir le viol comme un non-consentement

Le débat a été lancé par l’Union européenne. La commission de Bruxelles souhaitait unifier la définition pénale du viol en Europe. Elle a dû reconnaître au début du mois d’avril de cette année qu’elle n’y parvenait pas. Deux points de vue s’opposent. D’un côté, celui de la France, et d’autres pays, qui considèrent l’acte lui-même et en donnent cette définition : « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, ou tout acte bucco-génital commis sur la personne d’autrui ou sur la personne de l’auteur par violence, contrainte, menace ou surprise. » De l’autre, celui qui considère l’état d’esprit de la victime potentielle, partagé par l’Espagne, la Grèce, le Danemark, l’Italie, la Belgique, le Luxembourg, la Croatie, la Suède, l’Irlande, le Portugal, la Finlande et la Slovénie. Pour lui, « seul le oui veut dire oui », et pour caractériser le viol, il suffit qu’il y ait défaut de consentement. Si une personne ne dit pas oui, il y a présomption de viol.

 

Jambes en l’air et changement d’humeur

Dans cette optique, tout être humain désireux de copuler doit, selon la chercheuse Catherine Le Magueresse citée par notre confrère Le Monde, « s’assurer du consentement positif » de son.sa partenaire. Voilà qui aurait surpris George Bernard Shaw. On se souvient de sa réplique : « Quand une femme du monde dit non, cela veut dire peut-être ; quand elle dit peut-être, cela veut dire oui ; et quand elle dit oui, ce n’est pas une femme du monde. » Autre temps, autres mœurs, dira-t-on, oui sans doute, mais cela nous fait une belle jambe ! Faire précéder chaque coït d’un consentement verbal relève au mieux du ridicule. Et puis ce n’est pas tout. Cela ne suffit pas aux idéologues du consentement. D’après le projet de directive présenté par la Commission le 8 mars 2022, le consentement donné peut être annulé « à tout moment au cours de l’acte ». A tout moment ! Le « silence de la femme, son absence de résistance verbale ou physique ou son comportement sexuel passé » ne pouvant passer « pour une forme, même dégradée, de consentement ». Essayons de comprendre : si je change d’humeur au cours d’une partie de jambes en l’air, je peux accuser mon « partenaire » de viol ?

 

Les viols de Mazan et le consentement

De telles propositions peuvent avoir le soutien de nombreux « chercheurs » ou associations, elles peuvent même avoir trouvé une application en Espagne, en Suède ou en Grèce, elles n’en sont pas moins loufoques, contraires au bon sens et à la justice. Et elles heurtent la raison d’une France attachée aux faits, au côté positif du droit. Sans doute Didier Migaud entend-il donner satisfaction aux féministes en profitant de l’actualité, en l’espèce l’affaire du viol de Mazan, l’histoire horrible de cet homme qui droguait sa femme avant de l’offrir en proie à des dizaines d’inconnus. On voit d’ailleurs les controverses sans fin qui ont eu lieu entre les avocats de la défense et les parties civiles sur la réalité des viols et sur le consentement. Mais on ne fait pas de bonnes lois en se fondant sur un fait divers monstrueux, d’ailleurs en cours d’élucidation.

 

Didier Metoo et Barnier l’arc-en-ciel

Didier Migaud devrait se méfier. Son long passé de grand commis de l’Etat blanchi sous le harnais devrait le porter à la prudence. Il a été mis à son poste par Barnier et Macron dans le binôme gauche-droite pour marquer Bruno Retailleau à la culotte. Il y tient le rôle du vieux sage intimidant, à l’interminable parcours d’élu local terminé par un poste de premier président de la Cour des comptes, certificat d’apolitisme. Mais il compte aussi, dans son CV de monsieur sérieux et compétent, une grosse erreur de jugement à la tête d’une communauté de communes sur un emprunt toxique, preuve que les gens dits compétents peuvent être complètement incompétents. A se lancer à la remorque des féministes, il risque de gagner le surnom de Didier Metoo sans profit pour personne. Sans doute son patron, Michel Barnier, est-il européo-mondialiste et fidèle serviteur de l’arc-en-ciel, mais la position française sur la définition du viol est ancienne, constante, solidement fondée en droit, et conforme à la réalité humaine. Passer outre serait une formidable erreur politique et morale.

 

Pauline Mille