Contre les contrats de mère porteuse : abolition de l’esclavage


 

A l’occasion d’un fait divers survenu en Thaïlande, l’abandon d’un bébé trisomique par son commanditaire, la gauche morale, Jospin et Delors en tête, publie dans Libération un appel contre les contrats de mère porteuse, assimilant cette cause à l’abolition de l’esclavage. C’est un bien, mais il faut aller plus loin dans l’analyse.
 

Un Australien de 56 ans, électricien de son état et déjà condamné deux fois pour pédophilie, a commandé un bébé, pour la somme de dix mille euros, à une thaïlandaise de 21 ans Pattaramon Chanbua. Or elle en a fait deux, une sœur normale et son frère trisomique. La trisomie ayant été décelée pendant la grossesse, le commanditaire a demandé à Pattaramon d’avorter, ce qu’elle a refusé. En retour, il a abandonné le garçon trisomique tout en gardant la petite.
En somme, rien d’anormal du point de vue des contractants dès lors qu’on admet les contrats de mère porteuse.
 

La dialectique efficace de l’abolition de l’esclavage

 
Marie-Josèphe Bonnet, qui a signé cet appel, expose quatre arguments. L’Etat est bien incapable de contrôler un tel phénomène. L’arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme est une intrusion néfaste dans les affaires françaises qui trouble le droit de la famille. Il est nécessaire d’interdire les contrats de mère porteuse. Ce sera un progrès comparable à l’abolition de l’esclavage.
Ce dernier argument est particulièrement fort parce qu’il est adapté aux mentalités actuelles et renverse la dialectique de l’espoir, le bon changement n’est plus la propriété exclusive de la Révolution.
A dessein, Mme Bonnet ne fait aucune référence religieuse, elle renvoie au seul bon sens, à la loi naturelle. Elle rappelle Jean-Marie Le Pen combattant l’avortement dans le même esprit, en rappelant le droit romain. Et entre d’une certaine manière dans les vues de Benoît XVI, lorsqu’il appelait toutes les bonnes volontés, incroyants ou croyants de toutes religions, à s’élever contre les délires de l’anti-nature qui se dessinent notamment dans l’activisme LGBT et la théorie du genre.
 

Le vrai problème spirituel des contrats de mère porteuse

 
Tout en appréciant l’appel contre les contrats de mère porteuse et en espérant qu’il aura de bons effets immédiats, on doit rester très prudent sur une telle stratégie à terme.
D’abord, elle montre très vite ses limites. Le Pen se croyait habile, mais sa tactique n’a pas permis d’enraciner une vraie conviction contre l’avortement au FN, et Marine a tout jeté à la corbeille.
A terme surtout, s’en tenir à la loi naturelle, c’est trouver vite des accommodements avec le monde, se rallier à la transcendance de toutes les religions, à une sorte de super syncrétisme des spiritualistes qui n’est autre chose que la religion naturelle des déistes anglo-saxons et des panthéistes, autrement dit des maçons. Et donc risquer que le bon combat, celui de la vie, tombe dans les mains de ses adversaires.
C’est vraiment pénible, ce bien qui peut cacher un mal.