C’est inattendu et cela suscite une levée de boucliers chez les « sociologues » qui font leur beurre avec l’anti-sexisme, mais ce n’est pas bête. La Corée souffre d’une dénatalité ancienne et forte : ayant entamé sa transition démographique dans les années soixante-dix, elle n’a plus atteint l’indice synthétique de fécondité nécessaire au renouvellement de ses générations (2,1) depuis 1990 et tombe en 2023 à 0,72, plus bas historique. C’est l’assurance à moyen terme de catastrophes économiques, sociales et humaines. Aussi, l’Etat, et un grand nombre de clubs de réflexions (« think tanks »), planchent-ils sur la question. Et c’est pourquoi l’Institut de finance publique propose de mettre les petites filles à l’école primaire un an avant les garçons. Son raisonnement est le suivant : les filles étant attirées par des garçons plus âgés qu’elles pensent en moyenne plus mûrs, « étant donné que la puberté est plus tardive chez les hommes que chez les femmes, l’entrée des filles à l’école un an plus tôt pourrait contribuer à ce qu’hommes et femmes se trouvent réciproquement plus attirants lorsqu’ils atteignent l’âge de se marier ». Cela entrerait dans « l’amélioration des compétences sociales et le soutien du développement personnel pour accroître l’attrait » des filles pour les garçons et réciproquement. Ce n’est pas déraisonnable, mais c’est fondé sur des observations naturelles. Cela a donc été jugé « absurde » et « ridicule » par sociologues et politiques, et l’institut lui-même a pris ses distances avec ce rapport qui ne refléterait que l’opinion de ses auteurs.