DRAME/POLICIER
Corniche Kennedy ♠


 
La Corniche Kennedy est une célèbre promenade de Marseille, ou une portion de promenade sise le long de la Méditerranée, entre le Vieux Port au nord et la plage du Prado au sud. La route, qui possède de larges trottoirs pour les promeneurs, offre des vues magnifiques sur le large. Elle domine des rochers, parfois à pic. A proximité s’étendent les quartiers aisés de Marseille, plutôt tranquilles, à population majoritairement européenne, qui contrastent fortement avec les fameux quartiers Nord, à population massivement extra européenne, de culture dominante musulmane et ravagés par une délinquance violente.
 
Une lycéenne en promenade, au lieu d’aller en cours ou de réviser pour son bac qu’elle doit passer quelques jours plus tard, observe un groupe de plongeurs qui réalisent des sauts spectaculaires. Elle-même bonne nageuse, elle est à la fois intéressée et effrayée. Elle sympathise avec ces jeunes, venus d’un autre monde, au nord de la ville. Leur présence s’explique parfaitement, puisque la configuration du littoral est très différente près de chez eux, où s’étend le port de Marseille.
 

Corniche Kennedy ne convainc absolument pas

 
Présenté ainsi, le film n’intéresserait peut-être vraiment dans la durée que les rares passionnés de l’art du plongeon spectaculaire. Ces sauts sont d’ailleurs plus que discutables sur le plan moral, puisque le plongeur met en danger sa vie de manière la plus légère. Puis, le film bascule dans le policier. Ces jeunes sont liés au monde dangereux des mafias du trafic de drogue. Ce fait est hélas très crédible. Mais cette participation à un monde criminel dangereux est présentée sous une forme de fatalité quasi absolue. Il est certainement fort difficile de résister à la pression sociale dans des quartiers gangrenés par le crime, et il est certes bon de rappeler. Mais chaque individu reste libre de ses choix. Sans tomber dans la franche approbation – ce qui n’est pas le cas heureusement -, tous ces personnages sont comme absous au nom de la culture de l’excuse des sociologues de la gauche militante. En outre, les scènes policières sont peu convaincantes, sentant le téléfilm policier de France 3. Tout au long du film la morale s’avère plus que discutable, pour les grandes questions comme pour d’autres moins graves, telles par exemple la révolte immature et stupide consistant à ne pas passer son bac à 18 ans.
 
Il y a des références à des films connus, comme Jules et Jim pour le marivaudage de la jeune bourgeoise. Tout n’est pas mauvais, mais, dans son ensemble, Corniche Kennedy ne convainc absolument pas.
 

Hector JOVIEN

 
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