Un rapport publié jeudi aux Etats-Unis par les National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine évalue les « Conséquences économiques et fiscales de l’immigration ». Pour les chercheurs, il est certain qu’en tant que groupe, les immigrés de première génération pèsent sur le déficit de la nation, étant donné que les aides publiques qui leur seront accordées tout au long de leur vie dépassent les impôts et autres taxes qu’ils reverseront. Cela est particulièrement notable pour ceux qui arrivent sans avoir un diplôme secondaire : pour un jeune adulte appartenant à ce groupe, le coût net (aides publiques moins taxes versées) est estimé à 640.000 dollars en dollars constants sur une période de 75 ans, selon la projection réalisée à l’occasion de l’étude, qui tient compte des dépenses à prévoir pour les enfants de cette personne. Cela représente un négatif fiscal de quelque 7.500 dollars par ans, ce coût étant bien sûr à charge du contribuable américain.
Moins le nouvel immigré en âge de travailler a de qualifications, plus il pèsera sur le budget, en somme.
640.000 sur 75 ans pour chaque nouveau jeune immigré sans diplôme secondaire
S’il fallait que le gouvernement provisionne dès maintenant le coût net fiscal des immigrés de première génération sans diplôme secondaire, argent placé à 3 % pour couvrir l’ensemble de la dépense – la « valeur nette actuelle » – cela représenterait une immobilisation immédiate de 231.000 dollars par immigré.
L’étude rappelle qu’un peu plus de 4 millions d’immigrés sans diplôme d’études secondaires sont entrés aux Etats-Unis depuis 2.000 et se trouvent toujours dans le pays. La valeur nette actuelle des dépenses fiscales en leur faveur s’élève donc à 920 milliards de dollars. C’est la somme à placer qu’il faudrait prélever aujourd’hui sur les contribuables afin de couvrir l’ensemble des coûts fiscaux prévisibles sur 75 ans. Soit 10.000 dollars par foyer fiscal. C’est sans compter les nouveaux arrivants…
Il s’agit évidemment d’estimations : comment savoir quel sera le montant des aides publiques, la politique dans 30 ou 70 ans et tenir compte de tant d’aléas qui entreront en jeu ? L’étude a tenté d’en tenir compte, en considérant par exemple que 31 % des immigrés considérés repartiront vers leur pays d’origine à un moment donné. En revanche, il n’impute pas les dépenses de défense nationale ni la charge de la dette aux nouveaux immigrés.
Aux Etats-Unis, le coût de l’immigré sans formation est loin d’être compensé par son apport
Le rapport tient également compte du fait que l’arrivée en masse de travailleurs à faible qualification peut avoir des effets bénéfiques pour les consommateurs, par la baisse des salaires qui se répercuterait dans le coût des produits à la vente. Mais dans le même temps, les autochtones mal qualifiés verraient leurs salaires chuter en proportion, les plus vulnérables des Américains étant les plus touchés.
Voilà en tout cas une nouvelle raison de ne pas croire les partisans de l’immigration de masse qui prétendent y trouver une source importante de croissance et de revenus pour le pays d’accueil.