Dimanche matin, les quelque 600 Remoncourtois (habitants de Remoncourt dans les Vosges, à une trentaine de kilomètres à l’ouest d’Epinal) ont découvert un affligeant et surtout scandaleux spectacle. La grande croix de bois qui se dressait au bord de la D429 traversant le village de Remoncourt, presque en face de l’église paroissiale, gisait au sol, le Christ face contre terre. Une nouvelle croix abattue ; une nouvelle attaque anti-catholique qui n’aura fait que quelques lignes dans l’édition de Vosges-Matin, le journal local.
La croix de Remoncourt a été sciée au cours de la nuit de samedi à dimanche, « avant deux heures du matin selon un témoin qui a constaté les dégâts en rentrant chez lui », a précisé le maire centriste, Bernard Tacquard. « Le ou les auteurs s’y sont repris à plusieurs fois, une empreinte de départ de sciage est visible un peu au-dessus de la coupe. Cela a été probablement fait avec une scie manuelle, les copeaux retrouvés sur place sont tout fins », ajoute-t-il.
Encore une croix abattue
A la main, cela a dû prendre du temps ! D’autant, précise-t-on, localement, que la poutre principale, de la taille d’une traverse de chemin de fer, se dressait à plusieurs mètres de haut. La croix sera, bien sûr, rapidement remise en état, « et sera même renforcée avec des fers plats pour éviter une récidive ».
En attendant, les forces de l’ordre ont lancé un appel à témoin, et la municipalité a déposé plainte. Mais Bernard Tacquard ne veut pas aller plus loin. « Je n’ose penser qu’il s’agit d’une attaque religieuse mais plutôt de vandalisme stupide, déclare-t-il. Il faut attendre d’éventuelles remontées d’événements semblables. L’atteinte à un symbole religieux, qui fait partie de la mémoire collective du village, a profondément choqué la population. D’autant que le cimetière a déjà été vandalisé il y quelque temps. »
Des événements semblables ? Selon l’Observatoire de la christianophobie, ce sont plus de 160 lieux chrétiens qui ont été (gravement) touchés au premier semestre de cette année. Que faut-il de plus à Bernard Tacquard ?
Gageons que, s’il s’était agi du symbole d’une autre religion, la réaction aurait été autrement virulente. Mais les ennemis de l’Eglise sont forts de notre faiblesse, de notre pusillanimité. Nous préférons nous flageller et faire repentance ; et surtout ne pas nous affirmer : ce pourrait être pris pour une critique de l’autre.
Les Vosges atteintes par la christianophobie
Heureusement, le petit blog de l’association « Histoire & Patrimoine Bleurvillois » – Bleurville est à quelques kilomètres au sud – a réagi avec plus de sens religieux :
« Il s’agit là d’un acte extrêmement grave de christianophobie encore jamais perpétré dans ces villages de tradition catholique, écrit son rédacteur.
« La guerre semble vraiment déclarée à l’Eglise et au christianisme en France : on se croirait revenu aux heures les plus sombres de la funeste révolution française…
« Une cérémonie de réparation s’avère indispensable afin de montrer que l’Eglise n’accepte pas qu’on s’attaque impunément aux symboles de la foi. »