A Cuba, Antonio Guterres (ONU) congratule Raul Castro ; son bras droit Alicia Barcena (ECLAC) dédouane la dictature en accablant l’embargo

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Le secrétaire général de l’ONU, le socialiste portugais Antonio Guterres, a rendu une visite des plus amicales à Raul Castro, demeuré tout-puissant secrétaire général du parti communiste cubain après avoir le 19 avril cédé le poste de président des Conseils d’Etat et des ministres à Miguel Diaz-Canel, un obligé des Castro. L’occasion de démontrer la sympathie du patron de l’ONU et de son bras droit local Alicia Barcena pour la dictature cubaine et le clan familial de milliardaires qui la domine sous couvert de république socialiste, les Castro. « Cuba est un modèle en matière de coopération Sud-Sud », s’est ainsi permis de déclarer Alicia Barcena, secrétaire exécutive de l’ECLAC, la Commission économique des Nations unies pour l’Amérique latine et les Antilles, qui accompagnait Antonio Guterres pour la 37e session de cet organisme onusien à la Havane. Un comble quand on connaît le rôle qu’a joué Cuba comme soutien de toutes les tyrannies communistes locales (Venezuela…) ou des mafias narco-marxistes avec le trafic de drogue pour les FARC de Colombie. Pire, l’ECLAC fait porter la responsabilité de la ruine économique de Cuba au seul embargo américain, comme s’il n’avait pas répondu à une menace géopolitique communiste directe et si le régime tyrannique et prédateur des Castro n’était pas le premier agent de la déchéance de son pays.
 

Au nom de l’ONU, Antonio Guterres congratule Raul Castro

 
C’est la première fois depuis 1949 que l’ECLAC tient son congrès à Cuba. Alicia Barcena a insisté sur le fait que le gouvernement cubain s’est fixé pour priorité de collaborer avec d’autre pays en développement « pour renforcer la santé et le bien-être » des populations et pour « mener des politiques qui promeuvent l’égalité ». Cuba, en matière d’égalité, est un contre-modèle puisque la population – celle qui n’a pas fui à l’étranger – vit en état de manque presque permanent, à l’exception de la nomenklatura communiste et surtout du clan Castro, héritier de la colossale fortune de son parrain, feu le dictateur Fidel Castro. A l’occasion de ce congrès, Cuba va prendre la présidence tournante de l’ECLAC pour deux ans.
 
Le congrès est l’occasion pour l’agence des Nations unies de dénoncer l’embargo financier et commercial « injuste » qui aurait coûté, au cours des soixante dernières années, « 130 milliards de dollars » à l’économie de Cuba. L’ECLAC reprend ainsi exactement l’argumentaire du régime communiste, dédouanant totalement le régime de ses absurdités économiques, étatisation totalitaire, soumission à la stratégie militaire soviétique, étouffement des initiatives privées, épuisement des forces vives par l’exil. L’embargo décrété par les Etats-Unis n’est plus soutenu dans le camp occidental depuis la chute de l’Union soviétique et la conversion au social-globalisme de grands pays de ce camp. Les Etats-Unis et Cuba ont toutefois rétabli leurs ambassades respectives depuis le 20 juillet 2015. Les Nations unies, « club de dictateurs » du tiers-monde et désormais inspirées par la Chine communiste, renouvellent chaque année depuis 1992 à une large majorité leur résolution non contraignante appelant à la levée de l’embargo.
 

Alicia Barcena, de l’ECLAC, explique la ruine de Cuba par le seul embargo américain et dédouane la dictature

 
Alicia Barcena s’est permis de féliciter la dictature après l’avoir dédouanée de toute responsabilité dans l’état calamiteux de l’économie cubaine, faisant porter son origine sur la seule responsabilité des Etats-Unis et de leur embargo : « Le pays qui nous accueille aujourd’hui tente de tracer sa propre route face aux terribles coûts humains qu’il a dû subir du fait de ce blocus injuste, (…) blocus qui a laissé une marque indélébile sur sa structure économique ». Son estimation d’un manque à gagner de « 130 milliards de dollars » n’est accompagnée d’aucune justification économique. Et surtout pas un mot sur la responsabilité de la tyrannie du parti unique ou de la fonctionnarisation à outrance du pays. Après la détente menée par Barack Obama en 2014, avec assouplissement de l’embargo, le président Donald Trump a de nouveau limité les possibilités de voyage et de commerce entre les Etats-Unis et Cuba. Toute levée de l’embargo doit être autorisée par une majorité au Congrès.
 
Véritable système soviétique, centralisé et étatisé, l’économie cubaine a connu une croissance annuelle moyenne de 2,4 % depuis dix ans, bien en-deçà de l’objectif de 7 % brandi par la propagande communiste. Les très timides réformes d’assouplissement du marché local n’ont pas permis le bond économique espéré.
 

Matthieu Lenoir