David Cameron saisi d’une demande de reconnaissance du génocide imputable à l’Etat islamique

David Cameron reconnaissance génocide Etat islamique
Dans tout le Proche-Orient, particulièrement en Syrie et en Irak, les chrétiens sont une des cibles privilégiées des mouvements djihadistes.

 
Un groupe de 60 parlementaires britanniques des deux Chambres ont remis une lettre au Premier ministre, David Cameron, par laquelle ils demandent que soient reconnus en tant que génocide les exactions de l’Etat islamique à l’encontre des chrétiens et des Yézidis d’Irak et de Syrie. Les preuves ne manquent pas à l’encontre de l’Etat islamique qui multiplie les assassinats de figures religieuses et les actes de torture, de kidnapping et d’esclavage sexuel, auxquels s’ajoutent les viols systématiques, les massacres et autres conversions forcées à l’islam, tous actes passibles de sanctions devant les instances internationales. L’Etat islamique s’en prend particulièrement à l’identité chrétienne des populations dont les propriétés, les constructions et les richesses sont systématiquement confisquées ou détruites.
 

David Cameron invité à faire reconnaître l’Etat islamique coupable de génocide

 
Pour les parlementaires, emmenés par deux élus catholiques, il ne s’agit pas d’une « simple question de sémantique », mais bien d’une arme utilisable à double titre si ces exactions étaient reconnues comme « génocide » par l’ONU, indique leur lettre.
 
Premièrement, il s’agirait d’un message très clair à l’encontre de ceux qui commettent ces crimes, leur signifiant qu’ils devront en rendre compte à un moment ou un autre et qu’ils seront jugés et punis devant les tribunaux internationaux.
 
Deuxièmement, une telle reconnaissance encouragerait les 127 pays signataires de la Convention à faire face à leur devoir et à prendre les mesures nécessaires pour « empêcher et punir » les auteurs de ces actes.
 
Au titre de l’article II de la Convention des Nations unies de 1948 sur le génocide, les atrocités commises par l’Etat islamique à l’encontre des groupes de population Yézidies réduites en esclavage et des chrétiens obligés de fuir pour ne pas être massacrés constituent un acte génocidaire.
 

La reconnaissance de génocide imputable à l’EI rendrait celui-ci passible des tribunaux internationaux

 
Mercredi dernier, au cours d’une séance de questions adressées au Premier ministre, Sir Gerald Howarth a demandé s’il comptait envoyer un message de soutien aux chrétiens persécutés dans le monde entier, rappelant que le peuple britannique était « un pays façonné par son héritage chrétien » qui lui a permis d’accueillir des personnes de toutes confessions durant des siècles.
 
En réponse, David Cameron a déclaré que tout devait être entrepris pour défendre et protéger les droits des chrétiens de sorte qu’ils puissent pratiquer leur foi partout dans le monde. « C’est un aspect important de notre politique étrangère », a-t-il dit, soulignant que « l’Angleterre est un pays chrétien ». Et d’ajouter : « Je crois que le fait que nous ayons une foi établie et que nous comprenions la place de la foi dans notre vie en tant que nation nous rend plus tolérants et plus à même d’accueillir des groupes de foi différente au sein de notre pays ».
 
Abondant dans le sens de Sir Gerald Howarth, David Cameron a terminé en louant l’Angleterre, « l’une des démocraties qui a le mieux réussi le mélange multi-ethnique, multi-confessionnel et multi-religieux au monde », car c’est son statut à prédominance chrétienne qui lui a permis de réaliser cette prouesse.
 
Voilà qui passe cependant sous silence le fait que des quartiers entiers des villes et des villages d’Angleterre sont aujourd’hui livrés à l’islam, sous la pression de lois « antiracistes » encore plus extrêmes qu’en France, et que la pratique religieuse des chrétiens du Royaume-Uni est là aussi en chute libre. La situation est loin d’être aussi idéale que ne le prétend le Premier ministre.
 

Nicklas Pélès de Saint Phalle

 

David Cameron reconnaissance génocide Etat islamique
Des réfugiés yézidis dans le nord de l’Irak.